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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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La vie secrète de Walter Mitty (The Secret Life of Walter Mitty)
USA / 2013
01.01.2014
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HAPPINESS THÉRAPIE
Walter Mitty c'est vous, toi, moi, eux, nous, le monsieur tout le monde par excellence, le passe par tout sans histoire. Métro, boulot, dodo voilà le quotidien du personnage qu'incarne avec un brio inattendu Ben Stiller. Développeur photos pour le magazine Life, Walter passe ses journées à contempler les exploits des autres. Le portrait photo de sa vie ne montre qu'une triste routine accentuée par un manque de confiance en soi face à un patron exécrable ou une séduisante collègue (Kristen Wiig). Pourtant, Walter sauve des vies, se bat comme Superman, fait chavirer la femme de ses rêves, gravit des montagnes. Mais tout cela n'arrive que dans sa tête, lorsqu'il est atteint de bref moment d'absence qui le déconnecte de sa maussade réalité. Intéressante connexion entre le réel et le virtuel de nos vies, entre le fantasme qui nous héroïse et le réel qui nous banalise. Crise de la presse oblige, Walter apprend par la direction de Life que le prochain numéro du magazine sera le dernier. Pour le dernier cliché de couverture, il part sur les traces de leur reporter vedette (alias Monsieur Sean Penn, méconnaissable physiquement).
Sans tenir toutes ses promesses, La vie secrète de Walter Mitty fait battre nos coeurs tout au long du film. Le personnage est touchant, et avec ses madeleines de Proust, il en devient même familier. Rares sont les comédies qui allient si bien le drame, la mélancolie et une forme de fantastique, avec des effets spectaculaires.
Avec ce film, Ben Stiller reprend la casquette de réalisateur pour la cinquième fois. Après Tonnerre sous les tropiques ou Zoolander entre autres, il change de registre et se penche vers le «feel good movie», pari plus difficile car il ne s'agit plus de faire rire le public mais de le toucher, de le rendre heureux, de le faire pleurer de joie. Ce n'est pas tout à fait abouti, mais c'est plutôt réussit. Si ses précédents films faisaient rire jaune, gras ou aux éclats, celui-ci nous émeut, sourire en coin, et nous fait croire à l'impossible. On en sort heureux, positif et prêt à soulever des montagnes. On aurait sans doute aimer être un peu plus émerveillé par cette mécanique où l'egotrip d'un éternel adulescent ne trouve jamais de réponse mature. Comme si Ben Stiller se rêvait Spike Jonze et préférait rester Ben Stiller... cynthia
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