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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Tonnerre
France / 2013
29.01.2014
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COUP DE FOUDRE
"- Vous êtes ensemble ?
- Ah non, pas du tout.
- Mais vous baisez quand même ?"
Tonnerre ressemble à la chronique volontairement neutre d’un quotidien pris dans sa globalité. Dans ce qu’il choisit de montrer, Guillaume Brac ne fait en effet pas de hiérarchie, mettant sur un pied d’égalité les petits détails banals de la vie, une rencontre amoureuse ou une conversation sur le sens de l’existence. Cela donne un film assez foutraque dans lequel le fil directeur n’apparaît qu’après une longue succession de scènes anecdotiques ou cocasses non dénuées de charme, mais sans réel rapport les unes avec les autres. Ce relâchement du récit permet de dresser en filigrane le portrait d’une époque, d’un lieu et d’une poignée de personnages qui s’y croisent. Certaines idées font mouche (le chien poète, le sapin de Noël floqué, la danse nuptiale sous la neige), d’autres semblent plus artificielles, souvent parce que le réalisateur ne se donne pas la peine de les explorer vraiment.
C’est sans doute pourquoi, lorsque le film bascule en cours de route dans une tonalité plus dramatique, le spectateur est à la fois déconcerté et heureux d’avoir quelque chose auquel se raccrocher. Cette deuxième partie fonctionne d’ailleurs mieux que la première, dans la mesure où le film se recentre soudainement sur les deux personnages principaux, l’excellent Vincent Macaigne (assez proche de son personnage du merveilleux Deux automnes, trois hivers sorti en décembre 2013) et la rafraîchissante Solène Rigot, qui trouve ici son premier rôle de jeune femme sortie de l’enfance. Les deux acteurs s’en sortent plutôt bien avec des personnages qui restent pourtant jusqu’au bout assez inconsistants et flous, à l’image du reste du film… et du ressenti final du spectateur.
MpM
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