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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Mea culpa
France / 2014
05.02.2014
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POUR LUI
Fred Cavayé, l'auteur de Pour Elle (avec Vincent Lindon) et A bout portant (avec Gilles Lellouche), récidive dans le genre thriller à l'américaine avec Mea Culpa (avec Lindon et Lellouche), un film au scénario banal et efficace.
Tout relève du déjà vu (l'enfant mis en danger après avoir été témoin d'un meurtre, ça nous rappelle Witness, entre autres). Aussi, le réalisateur ne peut se rattraper qu'avec son efficacité à mettre en scène ses acteurs et ses idées. Des mouvements filmés avec audace, un cadrage distingué... Le cinéaste met en image des scènes de poursuites dignes des films d'action américains (les bombes qui explosent à répétition en moins) avec un certain savoir-faire.
Sans doute titiller par les critiques positives de ses précédents films, il a tenter d'allier le polar psychologique (Pour Elle) et le thriller d'action (A bout portant) en un seul film. Mais le résultat ne procède d'aucune envie particulièrement originale, hormis celle de faire un film de genre avec des codes qui sont plus américains qu'hérités du cinéma français (au hasard celui des années 70, l'âge d'or du polar frenchy).
Reconnaissons lui le talent de savoir écrire des suspenses nerveux, des pièges infernaux, des personnages assez complexes. C'est physique et psychologique. Mais c'est également assez pesant, parfois facile, souvent déséquilibré. A trop ménager la chèvre et le chou... On le sent ainsi plus inspiré par les courses-poursuites que par les dialogues et la tension qui peut en découler. En voulant trop justifier les actes par une étude du comportement, Cavayé affaiblit son formalisme purement divertissant.
Reste que ça fonctionne, malgré l'absence de surprises. Le spectateur est tout de même porté à ébullition. On regrettera que cette histoire de "mâles qui en ont" ne soit pas un peu plus sensible. Trop virile, à l'excès, jusque dans la caricature. Heureusement, il y a Vincent Lindon, qui apporte ce qu'il faut de hantise, de fragilité. Avec lui, les nerfs sont à vif, la colère à fleur de peau. C'est un double jeu aussi intérieur qu'extérieur. Il est exactement ce qu'aurait du être le film : percutant en dehors, épatant en dedans. Pour lui, cela vaut qu'on regarde ce plaisir un peu coupable. cynthia
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