Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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I'm with Lucy (Autour de Lucy)


USA / 2002

04.09.02
 



LAISSEZ LUCY FAIRE





"- Non crois moi, j'assume pas sur le plan spirituel. Ca m'a toujours gênée."

La comédie romantique américaine a une recette : son scénario, et génaralement la femme qui en a le rôle principal. Depuis quelques années, la vedette est la non-ménagère de plus de 30 ans, comprendre la business woman qui a passé la Ste Catherine.
Le Mariage de mon meilleur ami, Le journal de Bridget Jones ou encore Un mariage trop parfait, tous illustrent avec plus ou moins de bonheur le syndrome de la jolie fille solitaire dans la grande ville. En France, Irène et Amélie ont vécu la même paranoïa : finir ses jours sans le prince charmant. La morale de l'histoire est toujours la même : il faut trouver l'homme idéal et finir sur l'autel sacré du mariage. Comme si l'amour trouvait sa traduction cinématopgraphique dans une robe de mariée, et que cet amour sera forcément éternel.
Ce n'est bien sûr que du cinéma. Mais à force de répéter les mêmes images, les mêmes messages, la même vision de la société, on en vient à créer des névrosées malheureuses parce qu'ils croient encore que le monde doit ressembler à un conte de Disney.
Hormis cet aparté critique, cet avatar indépendant et new yorkais de la génération "Sex in the City" (ou "Ally McBeal" selon vos goûts et vos relents freudiens) n'est pas déplaisant, même si fortement caricatural et complètement Wasp (c'est à dire, blanc, chrétien, et conservateur). Vous prenez une jolie fille qui a des airs de Julia Roberts (même profil, voix similaire, sourire en biais identique) et un 90b qui titillent de temps en temps nos pensées puritaines, vous la plongez dans une angoisse existentielle terrible (rupture avec le mec de ses rêves parce qu'elle est sexuellement primaire et donc pas top), et vous obtenez un script de sitcom qui zoome sur Monica Potter du début à la fin. Leçon de (jeune) comédienne (américaine) pour savoir tout jouer : les larmes, l'alcoolisme, le cul, l'émotion, le rire.
Détail important : vous l'entourez de 5 mâles. Tous différents et tous clichés. Le sensible intello déprimant, l'artiste sexuellement et spirtuellement obsédé, le médecin friqué et frimeur, l'ex gloire de Baseball macho mais sincère et le gendre idéal (bonne situation, sympa avec les parents, même classe sociale que la jeune fille).
Bienvenue chez George Bush Land. Heureusement, le peps et le charme de la comédienne séduisent. Les dialogues pétillants et la multiplicité des situations nous émoustillent. Lucy est drôle, pleine de défauts, cinglée, et donc naturelle et relativement normale.
Les cinq mecs (tous joués pas de très bons acteurs) sont plus étouffants. Chacun reflète un aspect de l'homme idéal. Difficile de choisir? On passe pourtant vite de 5 à 2. Dès le générique (très série télé des années 50) on aurait pu se douter que la "philosophie" de Jon Sherman est conventionnelle, classique, traditionnaliste. Rien ne choque, et à l'instar de 40 jours 40 nuits, nous voici submergés de bons sentiments et de pensées saines pour l'esprit. Le film est divertissant, amusant même, mais ce qu'il cache, ce sein qu'il ne saurait voir, conduit à une vision malsaine du bonheur. Cette Lucy est tellement loin de la vie...
 
vincy

 
 
 
 

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