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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Le Chemin (A Busca)
/ 2013
05.05.2014
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SUR LA ROUTE
Le Chemin, de Luciano Moura, empreinte des trajectoires variées pour narrer avec une certaine sobriété l’histoire d’un père esseulé en proie aux doutes les plus élémentaires. La perte de contrôle anime ce road-movie en forme de quête initiatique. Car tout semble s’écrouler autour de Theo. Du divorce avec sa femme aux relations plus que tendues qu’il entretient avec son fils, Pedro. Cette base sociologique, celle d’une vie qui ne tourne pas aussi rond que prévue, sert de point de départ au véritable cheminement d’un homme à la croisée des chemins. La disparition du fils (une fugue ?) viendra booster la mécanique d’un film tout à la fois thriller et road-movie dans l’acte de révélation à soi-même.
Le réalisateur, en poussant Theo à partir à la recherche de son fils disparu, crée une urgence à même de soutenir la fébrilité d’un père qui ne renonce jamais, peu importe l’incongruité des obstacles rencontrés lors de ce périple. Lorsque l’impondérable est lancé, Luciano Moura tisse un double regard enveloppant le père. Errance à travers cette géographie brésilienne quasi féerique, atemporelle, dangereuse, folklorique. Parcours d’un intime torturé à la (re) découverte d’un fils absent laissant derrière lui de nombreux signes de vie. Le lien se tisse à distance dans l’inconnu d’une prise de risque salutaire car loin du petit confort bourgeois qui aura laissé Theo sur le bord du chemin affectif.
Le réalisateur ne produit aucun prodige. Il est droit dans sa démonstration où il faut, parfois, savoir lâcher prise. Même si cela passe par une certaine dose de tension – peur dans l’incompréhension d’une disparition –, d’abnégation, de lutte contre soi-même. En ce sens, le Chemin s’avère réussit, palpitant par occasion dans sa capacité à saisir les instants de vie qui ne cessent de redéfinir ce que nous sommes et la façon dont les liens se réécrivent. geoffroy
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