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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Noor
France / 2012
23.04.2014
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LE CŒUR DES HOMMES
"Moi je m’habille comme un homme. C’est la vie d’homme que je préfère."
Noor est un portrait d’homme pudique et sensible, inspiré du passé de son interprète principal, et ancré dans la réalité complexe du Pakistan. Avec une approche résolument documentaire, quoique parfois teintée d’onirisme, les deux réalisateurs Çağla Zencirci et Guillaume Giovanetti ont construit le film autour d’enjeux simples : la quête initiatique d’un homme qui souhaite trouver sa place dans la société et aspire à une certaine normalité.
L’ambiguïté autour du personnage principal (qui a appartenu à la communauté des transgenres pakistanais mais désire désormais s’en extraire et aller à l’encontre des codes d’une société extrêmement traditionnelle) hante tout le récit, et sert de fil directeur à une narration par ailleurs assez relâchée. En creux, on découvre la personnalité de Noor qui livre peu ses sentiments et ne se révèle dans toute sa complexité qu’à la fin du chemin. Aussi sincère que soit son parcours, on ne peut s’empêcher d’être frustré par le traitement parfois naïf qu’en font les deux cinéastes, notamment dans le manque de finesse d’un scénario qui reste assez balisé, voire facile.
A l’image du contraste appuyé entre la ville grouillante du début et les vastes et calmes paysages de la seconde partie, tout semble ainsi un peu trop symbolique, un peu trop "de circonstance", qu’il s’agisse des rencontres inopinées que fait Noor ou du happy end plein d’espoir. Toutefois, le personnage lui-même est si attachant dans son obstination candide et sa douleur indélébile que l’on se prend au jeu de ce simili road-movie où dominent la contemplation sereine de la beauté naturelle et les hasards de l’existence. Noor, en arabe, signifie "lumière", et le personnage, comme l’acteur, portent à merveille ce nom qui leur permet d’éclairer de leur présence ce conte plus amer que féérique.
MpM
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