Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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The Amazing Spider-Man: Le destin d'un héros (The Amazing Spider-Man 2)


USA / 2014

30.04.2014
 



DEATH WITHOUT WARNING





«- La dernière fois que tu as lavé ton linge, tout était bleu et rouge.
- Je lavais le drapeau américain.
»

Avec ce deuxième opus de la seconde franchise Spider-Man, baptisée Amazing, on commence à comprendre les motivations du studio et de Marvel. La trilogie de Sam Raimi était destinée autant aux ados qu’aux adultes, avec de multiples références qui balayaient quelques générations de cinéphiles. Celle de Marc Webb ne cible principalement que les moins de 20 ans. Le casting est rajeunit, l’histoire moins sombre, et les enjeux romanesques proches d’un film de John Hugues, sans la satire.

Il n’est donc pas surprenant que la comparaison entre les deux franchises continuent de tourner à l’avantage de celle de Raimi. Pourtant ce deuxième épisode de Webb est plus intéressant que le premier. Dans l’ombre des pères – celui de Peter, dont l’héritage sert de fil conducteur au film, mais aussi celui de Gwen et d’Harry – les trois ados doivent affronter chacun leur destin, en cherchant, s’affranchissant ou s’émancipant. Mais comme Hollywood ne fait pas confiance à ses auteurs, ni à ses comédiens, la production a préféré nous refaire le coup de deux méchants pour le prix d’un (ce qui donnera un double final interminable). Au cas où nous n’aurions pas notre dose de sensation. Hors c’est plutôt notre besoin d’émotions qui n’est pas assouvis. Car côté sensations, avouons que les super-héros continuent à satisfaire notre dépendance en action. Le prologue en avion – un flash back est assez saisissant, même s’il n’est pas à la hauteur du dernier Dark Knight. C’est d’ailleurs tout le paradoxe : Spider-Man n’épate plus. Comme Superman l’an dernier, ses exploits paraissent se réduire à des voltiges aériennes numériques. Tout le long, le film cherche à rendre l’homme araignée à la fois héroïque et cool. Sa première séquence de bravoure en est la parfaite illustration. Le film hésite toujours entre les exploits musculaires et l’humour (un peu de bas de gamme) tout en nous gavant de présentations succinctes de personnages, de grosse casse et d’effets visuels désormais assez banals (même s’ils sont réussis).

Au milieu de tous ces personnages schizophrènes, de leurs secrets et de leurs démons, le scénario s’écoule, sans passionner. La mutation génétique n’est qu’un prétexte. On s’intéresse davantage au concours capillaire entre Peter (Andrew Garfield constant et séduisant) et Harry Dane de Hann, pas assez mature pour son rôle). Bien sur, un méchant électrique, c’est générateur de bonnes idées en matière de combats. Si on aime le catch entre « freaks » en tout cas. Le réalisateur a d’ailleurs mis toute son inspiration dans cette scène à Times Square, qui restera le seul moment un peu exceptionnel du film, avec, notamment un arrêt sur image à 360 degrés assez bluffant pour comprendre tous les enjeux de l’action.

Hélas, on se perd dans les méandres d’un script trop basique pour nous faire haleter ou nous procurer la tension nécessaire. On rigole presque à la vue du Dr Kafka, trop caricatural pour être crédible. Electro devient bêtement méchant, en mal d’ego trip warholien. Tout cela manque de cohérence stylistique, entre comics un peu binaire et opéra bouffe. Jusqu’à la ridicule déclaration d’amour sur fond de coucher de soleil avec New York en arrière plan … L’absence de drame dans la première partie n’arrange rien.

Quand tout se met en place, avec trahisons et dilemmes, Amazing Spider-Man 2 captive davantage. Les chemins divergent, les pièges s’ouvrent. Les deux amis deviennent des fils maudits. Bien sûr le script souffre de quelques incohérences.
Mais peu importe, producteurs et réalisateur vont réussir leur coup, tout en étant fidèle à la BD originale. Un double duel (celui à l’électricité permet un certain renouvellement du genre et met le personnage féminin, Emma Stone bien meilleure que Kirsten Dunst, au cœur de l’issue incertaine) qui amène enfin à une véritable tragédie. Il aura fallu patienter plus de deux heures pour qu’un drame un peu réel survienne. Le mécanisme du temps, métaphore du film dès la première image de Peter Parker jusqu’au décor du match entre Harry Osborn et Spider-Man, s’arrête furtivement, et, enfin, le film surprend. C’est bien cadencé. Inattendu. Pas bouleversant mais osé. En cela Amazing Spider-Man tente de reproduire le schéma de Dark Knight, sans le brio de Nolan. Et avec une ouverture sur un troisième épisode. N’oublions jamais que ces films là existent pour enrichir Marvel. Pas forcément pour satisfaire nos appétits cinéphiles.
 
vincy

 
 
 
 

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