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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Libre et assoupi
France / 2014
07.05.2014
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LA TO DO NOTHING LIST
En introduction Sébastien, une vingtaine d'années propose sa conception de la masturbation. Le film démarre dur (pardon pour le mauvais jeux de mots). À la manière de l'épilogue du film Kaboom de Gregg Araki (en beaucoup moins poétique), le personnage principal explique qu'il s'agit d'une activité qu'il exerce très souvent. Logique pour celui qui se définit comme un «branleur».
Vous l'avez compris Sébastien (Baptiste Lecaplain) est un adepte des paroles à doubles sens drôles (et parfois lourdes). C'est ainsi qu'on le voit rire aux éclats avec le terme «avocat», mêlant avec humour (ou pas) le légume et la profession. Jeu de mot déjà exploité dans La bataille de Solférino. Justement, concernant la profession, il n'en a pas, ne fait rien de ses journées : c'est un légume. Et ne rien faire lui plaît au plus haut point! Comment occupe-t-il ses journées? À part la masturbation, il aime lire, mater le foot en mangeant des chips et étudier. Mais voilà, comme ses études sont terminées, cet éternel Peter Pan s'obstine à écrire des fausses lettres de refus d'employeur afin de toucher le RSA. Avec autant d'imagination, il aurait pu être un écrivain mais non, Sébastien préfère voir ses colocataires bosser et se faire humilier dans un monde du travail plus qu'agressif.
Notre héros n'habite pas seul (bien évidemment sinon ce serait moins drôle). Il vît avec ses opposés Anna (Charlotte LeBon) stagiaire dans une maison d'édition et véritable battante dans la vie, ainsi que Bruno (Félix Moati), un journaliste sportif qui, en attendant de trouver un média qui veuille bien de lui, enchaîne les petits boulots. Et quand il ne taffe pas, il s'exhibe en slip, ce sous vêtement des années Platini.
Tout ce petit monde partage le même appartement, ce qui aurait pu nous conduire dans un Friends à la français. Il n'en est rien! Malgré la promesse d'humour du film, on constate indéniablement que ce ne sont pas des héros de comédie. Les vannes finissent par devenir si pesantes qu'on ne rit plus. Et si Sébastien est motivé à ne rien faire c'est le cas du spectateur à mi-chemin du film. On se laisse faire, espérant un bon fou rire...en vain! Ça ne dépasse pas la bonne intention. Quelques idées sont bien amenées et assez cocasses. Mais il manque l'irrespect d'une comédie à l'américaine ou le délire subversif d'un cinéaste aguerri pour nous emballer. Reste le phénomène de société d'une génération Y qui se demande pourquoi elle existe, préférant rêver. Un peu plus d'anticonformisme n'aurait pas nuit. cynthia
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