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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Instinct
USA / 1999
21.07.99
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SCIENCES & VIE (SENIOR)
"-A quoi ressemble ce démon?
- Avez-vous déjà vu Alien, avec Sigourney Weaver?
- Il ressemble à un insecte?
- Non, il ressemblait à Sigourney Weaver."
Il y en qui rencontrent ou prennent contact avec les extra-terrestres; d'autres pour qui le troisième type, c'est l'homme à son origine, c'est à dire le singe. Depuis King Kong, Hollywood semble fasciné par les gorilles, et adore les anthropologues. Instinct ne fait pas exception. De la brume, de la jungle, des gros singes noirs et velus, un discours écolo, et un docteur un peu fou. D'ailleurs Anthony Hopkins prend de sérieux airs de Sean Connery.
Ce drame psychologique est relativement banal, de par des clichés éculés. Film de personnages, avec de rares scènes d'action, on se sent un peu las d'entendre tous ces poncifs sur notre civilisation, version "c'était mieux avant."
En forcant sur le contraste entre la superbe jungle et la sordide prison américaine, Turtletaub prend un point de vue tellement simpliste, qu'on a du mal à accrocher à sa morale "naturaliste". Manicchéen, Instinct. La sauvagerie n'est pas animale mais humaine. Le film critique la volonté de domination de l'homme, l'oubli des vraies valeurs, le retour aux sources - le grand thème new age hollywoodien pour névrosés citadins.
Seulement voilà, Instinct, honnête divertissement prise de tête, trompe l'oeil. Après un générique visuellement recherché, on se retrouve dans une oeuvre plastiquement insipide, malgré la qualité de la photo de Rousselot. Pire, sous-jascente, la morale de l'histoire est assez démagogique: la famille au dessus de tout, pour laquelle on a le droit de tuer. Cet appel à peine déguisé à la peine de mort est fidèle aux histoires de Turtletaub. Son cinéma naïf, qui n'assume pas sa pensée conservatrice se retrouve dans le faux-cul et arnaqueur Phenomenon, ou le très WASP While you were sleeping.
Ni Anthony Hopkins, qui retrouve son jeu d'initiateur de Zorro, ni Cuba Gooding Jr. en jeune psy arriviste ne convainc pas de son brio.
En l'absence de scènes fortes, Instinct ne marque pas. Nous véhiculant de prisons (l'opressante jungle) en prisons (celle de la malnomée Harmony Bay), on se sent un peu comme un spectateur dans un zoo; à regretter que les gorilles soient en cage. vincy
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