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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Charlie Countryman (The Necessary Death of Charlie Countryman)
USA / 2013
14.05.2014
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FATAL ATTRACTION
« Ça te fait fantasmer d'aider une femme en détresse dans un pays exotique ? »
Six fois nommé aux Directors Guild of America Awards pour son travail dans la publicité, Fredrik Bond n'a pourtant de mythique que son nom. Sur le plan formel de son premier long-métrage, en effet, rien à dire. Le spectateur découvre en même temps que le protagoniste l'architecture brute de Bucarest à travers la saturation des couleurs, les mouvements frénétiques de la caméra, donnant à Charlie Countryman une dimension clipesque. La musique minimaliste de Moby ou du groupe français M83 renforcent ce parti pris artistique qui s'accorde parfaitement avec l'état d'âme du personnage qu'incarne Shia LaBeouf.
Comme le film dans son intégralité, Charlie est un nerveux, borderline à souhait, incapable de tenir en place. Après la mort de sa mère, il décide de se rendre dans la capitale roumaine (sans doute pour se trouver, mais le choix de l'endroit s'avère être complètement aléatoire, à en croire sa propre mère). A peine arrivé à Bucarest, le jeune homme doit faire face à la mort d'un passager, qui se trouve être le père de Gabi. Une histoire d'amour naît entre les deux personnages, que le scénario justifie par cette expérience commune. Par la suite, ce qui se veut être un drame intense à la hauteur d'un True Romance finit par s'emmêler les pinceaux, en jouant sur plusieurs tableaux. Si l'intensité de l'intrigue est exacerbée par la violence d'un personnage comme Nigel (Mads Mikkelsen imposant et charismatique, mais rien de surprenant), elle est gâchée par l'humour lourdingue du duo Karl et Luc (qui ne servent vraiment à rien si ce n'est à faire planer Charlie quand celui-ci, déjà complètement perché, n'en a pas besoin).
Les actions s'enchaînent sans réelle cohérence, ni sans réelle profondeur. Sous ses airs mystérieux, Gabi joue les victimes, alors que sa romance avec son caïd de mari est plus crédible que celle avec Charlie. On comprend que la mort de celui-ci, en fin de compte, soit nécessaire (c'est d'ailleurs le titre original du film), car révélatrice de sa démesure, digne d'un héros moderne. Mais non. Le scénario fait l'impasse sur cette issue tragique (et cohérente cette fois !), qui aurait sans doute permis au film de prendre de la hauteur. Emeline
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