Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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X-Men: Days of Future Past


USA / 2014

21.05.2014
 



MYSTIQUE CROSS-OVER





Tout commence comme un film de Bryan Singer habituel: un monde apocalyptique s'offre à nos yeux et doit être sauvé. Métaphore de la seconde-guerre mondiale où les charniers font penser à l'Holocauste. Des sentinelles ont pris possession de la planète, tristement défendue par quelques X-Men. Le seul moyen d'en venir à bout n'est plus de les combattre mais d'empêcher leur existence. Du coup, nous allons avoir droit à un voyage dans le temps façon Mickael J. Fox dans Retour vers le futur. Grâce aux pouvoirs d'Omar Sy et d'Ellen Page, Hugh Jackman est renvoyé dans le passé pour empêcher Jennifer Lawrence (la star incontestée du film, qui ressemblerait presque à un spin-off avec Mystique en héroïne) de produire une réaction en chaîne aux lourdes conséquences.

Dans ce X-Men, plus sombre tout en restant léger, le temps est le véritable ennemi, tout en étant un allié de taille. La temporalité du film est à l'image de ces héros mutants, complexe mais efficace. Singer, sans atteindre le brio du premier opus, nous fait oublier l'horrible et absurde X-Men 3 qui avait donner la nausée au fan du comic book.

Pour autant, il ne réinvente rien. Les mutants représentent toujours les minorités rabaissées par la société. En effet, Stan Lee, le créateur des personnages, comparait à l'époque du comic book (1960) Professor X à Martin Luther King et Magneto à Malcolm X. La saga partage un message d'acceptation des autres et d'acceptation de la différence. Les mutants ne serait qu'un prétexte pour dénoncer un monde ancré dans la peur des autres. "Mutant and proud" disait Jennifer Lawrence alias Mystique dans X-men le commencement. Quelques années après le message reste identique. Dans cet opus, le discours que Magneto (sous les traits du sexy Michael Fassbender) tient face au gouvernement sur les mutants nous fait penser à celui que l'on pourrait débattre face aux homophobes et aux xénophobes.

Cette répétition empêche évidemment ce cinquième X-Men de faire évoluer la franchise. On tournerait presque en rond. Si l'ensemble est divertissant, et la production n'a pas lésiné sur les moyens (jusqu'à reproduire un Paris des années 70 avec ses DS), le scénario est un peu tiré par les cheveux et mixe un Matrix qui se perd dans ses mondes virtuels et réels (passés et présents) et un Dark Knight Rises moins sombre (mais avec une musique similaire et une scène de stade un peu pompée). Singer oublie de donner une cohérence à son scénario (jamais on ne comprend la distorsion du temps qui se déroule dans le passé, soit plusieurs jours, comparé au présent, quelques heures) et l'époque apocalyptique s'avère anecdotique, renvoyant Stewart, McKellen et Berry à de simples seconds-rôles quasiment sans dialogues.

Mais cet épisode se démarque, d'abord en mélangeant deux époques et deux castings, mais surtout il s'avère davantage une suite au quatrième film, le reboot "rajeunissant", qu'une continuité à la première trilogie. La qualité du casting, incluant Omar Sy, des effets visuels, et du récit (la psychologie a toujours beaucoup d'importance dans cette franchise) permet de croire que ces héros ne s'épuisent pas, malgré les épreuves. Malgré tout, on reste perplexe. Nous divertir est incontestablement un objectif louable. Mais pourquoi le spectateur ne ressent jamais la tension, la peur que tout peut mal se terminer? Pourquoi faire croire encore que le juste peut l'emporter sur l'horreur et même le faire oublier au point de l'effacer de l'Histoire? A force de se contenter d'observer avec distance, sans frayeur ni suspens, comment ce happy end va tout résoudre, même le pire, sans trop de sacrifices, Singer oublie une donnée essentielle de son cinéma : la cruauté de la vie et les sacrifices qu'elle engendre.

Mais on a bien conscience que les X-Men ne sont plus là pour mourir, mais pour renaître ou se reproduire, par n'importe quels moyens. Et clairement, Singer a su redonner un nouveau souffle en revenant aux basiques. Et la fin s'ouvre sur un sixième film qui peut remettre en question les cinq précédents. Intrigant.
 
cynthia

 
 
 
 

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