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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire (Hundraåringen som klev ut genom fönstret och försvann)
/ 2014
28.05.2014
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PAPY FAIT DE LA RÉSISTANCE
«- Je ne suis pas né de la dernière pluie ».
Rarement best-seller n’aura trouvé d’illustration aussi fidèle sur grand écran. Malgré quelques coupes, notamment dans la partie « souvenirs » du centenaire, le film ne nous épargne aucun des délires du roman originel. Bien sûr, certains épisodes, proprement hilarants pour le lecteur, ne provoquent pas le même plaisir au spectateur. Mais l’ensemble, au fil du récit, retranscrit bien la folie qui imprègne chaque pan de la vie d’un vieil homme qui n’a aucune conviction, au point de dîner avec Franco ou danser avec Staline. Au bout d’un siècle, on relativise un passage aux goulags mais on ne supporte pas forcément la maison de retraite. « Les choses sont ce qu’elles sont. Elles seront ce qu’elles seront ».
En respectant la construction narrative du livre, le réalisateur Felix Herngren ne donne pas forcément un souffle cinématographique particulier. Il alterne les chroniques d’un passé fantasque avec un présent loufoque. Tout est bon pour rire, malgré la menace planante d’un gang violent (loser et malchanceux). Même quand ça peut virer au gore ou au trash, tout se transforme en burlesque. L’absurdité des situations, le sens du gag, l’arrivée impromptue d’un éléphant font le reste.
Hormis Robert Gustarfsson, incroyable en papy comme en fan d’explosifs à travers les décennies, les personnages secondaires, bien que très présents, sont plus stéréotypés. Ce groupes de gens ordinaires, plutôt introvertis, s’oppose à des personnages hors normes, qui ont fait l’Histoire ou pas, très excessifs. Dans ce déroulé, qui entrechoque un passé mythomane (mais peut-être pas) et un présent mu par les événements insolites (qu’ils subissent généralement), ce sont les rencontres qui servent de points d’étape. Des fugitifs qui nous emmènent dans leur « trip » (dans les deux sens du terme) où se succèdent les grands faits historiques du XXe siècle et les petites magouilles contemporaines. En mettant à jeu égal la création de la bombe nucléaire et les événements de 68 à Paris, la guerre civile espagnole et le régime communiste des soviétiques, il est évident qu’il n’y a rien d’engagé dans ce film : c’est une farce géopolitique. Mais avec beaucoup d’alcool, des solitaires déjantés, des circonstances fâcheuses et des hasards salutaires, le film parvient non seulement à divertir et faire rire, mais à conserver la singularité qui a conquis ceux qui ont lu le livre.
Bien ficelé, invraisemblable au point de paraître crédible, enjoué et enlevé, le scénario est à l’image de son héros : il traverse l’Histoire sans se poser de questions, ni se remettre en question, quitte à en devenir indifférent aux horreurs. Mais avant tout, l’idée est bien celle de tout dynamiter sur son passage. Sans être explosive, la comédie, menée tambour battant, est bien allumée.
vincy
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