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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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La liste de mes envies
France / 2014
28.05.2014
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BOBINES SANS FIL(M)
A priori, il y avait l’envie. En effet, le best seller de Grégoire Delacourt disposait de nombreux ingrédients propres à en faire une comédie dramatique aussi réjouissante que touchante une fois transposée au cinéma. Au théâtre, le résultat de la transposition du livre était particulièrement réussie.
Mais finalement, le film devient rapidement une liste de pièges jamais évités. A commencer par le casting. Aussi bien Mathilde Seigner, actrice populaire certes, mais qui ne parvient jamais à incarner cette femme humble et banale, cherchant trop à la glamouriser. Son époux, Marc Lavoine, est un choix tout aussi étrange, qui ne convainc pas forcément. Trop « beaux », trop « parisiens », on a du mal à croire à leurs personnages.
La réalisation ne rattrape rien. Là où les mots opéraient un certain charme, traduisaient une certaine justesse, notamment dans le comportement social, produisaient une atmosphère non dénuée d’âme, le film devient plat, pour ne pas dire raplapla. Le lien entre les scènes semble procéder du collage, le rythme est relâché. L’émotion complètement abandonnée au détour des moments cruciaux. Il n’y a bien que les seconds rôles pour nous divertir.
Tout cela manque de point de vue. Même la France d’en bas, qui n’aspire pas forcément à aller vers le haut, ressemble à un village à la Amélie Poulain. Arras sublimé, il fallait oser. Pas que la ville soit moche, mais comment nier la réalité d’une région en souffrance ?
Tout déçoit à force d’être trop appliqué. Il manque la complicité, les pensées intimes, les troubles personnels. Film paresseux, où l’on a calqué le livre en scénario sans vraiment s’interroger sur le sens de l’image, sur l’élan de l’histoire, c’est plus doucereux que douloureux. Le Pêcher a bien le fil, le canevas et les boutons. Mais au final, c’est décousu, mal brodé. Il aurait fallu qu’un cinéaste s’approprie le livre et lui insuffle son regard plutôt que de vouloir filmer des pages. C’est rapidement rébarbatif.
vincy
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