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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Albert à l'ouest
USA / 2014
02.07.2014
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CODES TROP CONNUS
Seth MacFarlane est un homme pressé. À peine sorti du carton planétaire que fut Ted, le voici de retour dans le grand Ouest américain à déployer sa verve irrévérencieuse volontairement anachronique. Ici, les univers de la comédie et du western se conjuguent dans la grande tradition hollywoodienne, la régression en plus. Le mélange des genres n’étant jamais chose aisée, l’exercice, périlleux donc, se construit en dehors de toutes velléités de mise en scène au profit d’un comique de situation abondamment servi par la prose acerbe et très scatologique du scénariste-réalisateur devenu acteur principal pour l’occasion. Cette triple casquette, sans doute de trop pour le bonhomme, ne sauve pas l’essai cinématographique du naufrage, les idées phares déployées par MacFarlane n’arrivant jamais à réinventer un métrage sans cesse plombé par l’utilisation malheureuse des codes des deux genres investis qu’il cherche à dépasser.
MacFarlane n’a tout simplement pas osé aller jusqu’au bout de son initiative drolatique, faisant de son anti-héros maladroit un tourmenté conscient de ne pas vivre à la bonne époque, ni de trouver une bonne raison de devoir subir la dangerosité d’un monde profondément cynique. À cet égard, le titre original – A million ways to die in the West – reflète beaucoup mieux l’état d’esprit du papa d’American Dad. Mais alors, pourquoi diable s’entête-t-il à romancer sa narration, à moraliser les situations, à préparer un mauvais happy end ? Au lieu de s’enfoncer inexorablement dans un mélo amoureux insignifiant, nous aurions aimé retrouver le bon Albert à la recherche d’une vérité inatteignable qui aurait pris la forme d’un pied de nez grotesque vis-à-vis d’une époque charnière dans la construction des États-Unis d’Amérique. Ce que le côté anachronique de l’entreprise laissait pourtant supposer…
Au lieu de cela, tous les poncifs sont de sortie. Des personnages archétypaux (le trio composé par Seth McFarlane, Charlize Theron et Liam Neeson tourne en rond) aux situations convenues. Reste quelques bons mots, quelques idées et autre références parfois savoureuses (ah, la scène de la grange !). Mais tout ceci est bien mince pour un auteur réputé pour sa langue aussi subversive que précise. Bref, Albert à l’Ouest est une petite comédie un peu « trash » mais ne dépassant jamais les irrévérences molles qu’elle contient. Quitte à ne pas vouloir transposer dans l’ouest les salves corrosives qui ont fait sa gloire, McFarlane aurait pu verser dans le délire pur afin de nous décocher les rires qui vont avec.
geoffroy
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