Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 58

 
J'aimerais pas crever un dimanche


France / 1998

06.01.99
 



LA BELLE AU BOIS DORMANT





"- 10 ans pour baiser en paix entre la pilule et le sida, c'est pas grand chose..."

Le film démarre sur une série de séquences chocs : des plans de partouze dans une morgue, montés très cut en parallèle avec des images flashées d'une rave où une fille fait une overdose sous esctasy...
Puis, le corps de Térésa est amené à la morgue. Ben découvre le corps de cette fille, belle et jeune. Et il la viole. Au départ, on ne comprend pas bien ce plaisir nécrophilique, on le condamne même.
Cet acte répréhensible se transforme en quelque chose de bien, puisque la fille se réveille. Et elle ne porte pas plainte ! Au contraire, elle cherche à mieux connaître son sauveur. Et toute l'histoire tourne entre ces deux êtres, leur rapport à la sexualité, telle qu'elle est vécu aujourd'hui.
Car c'est de cela que veut nous parler Didier Le Pêcheur dans ce film. Avec la pilule, il n'y avait pas de question à se poser. Puis, avec l'arrivée du sida, les rapports à la sexualité ont été modifiés. Pour suppléer à l'acte, on a vu émerger toutes sortes de sexualités qui vont de la consommation de vidéos porno au sado-masochisme, tel qu'il est montré dans le film. Pour le cinéaste, on sent bien qu'il était important d'en parler, de ne plus faire semblant que tout ça n'existe pas. Mais les scènes ne sont pas tombées dans le voyeurisme, puisque le réalisateur filme avant tout ce qui se passe sur les visages à ce moment-là, ce que les personnages ont dans la tête, quel est leur mal être ou leur bien-être...
En ce qui concerne la sexualité, toujours, Ben a été obligé de partir dans des extrêmes pour essayer de garder un peu de sensibilité. A partir du moment où il s'interdit l'acte sexuel dit "normal", il doit aller loin dans les déviances pour retrouver une sensation similaire. Et comme pour la drogue, il est amener à augmenter les doses pour arriver à la même sensation. Ben s'est éloigné de la normalité, et dire "je t'aime" à quelqu'un est devenu le dernier tabou. Il aime probablement Térésa, mais il ne pourra jamais le lui dire. Vers la fin du film, Ben dit à son ami Boris, "Tu as une femme, baise-la !" C'est plus facile d'aller baiser n'importe qui, que de faire l'amour à sa propre femme. Voilà tout le problème de notre époque.
Tous les personnages du film ont ainsi des problèmes dans leurs rapports aux autres. Hélène considère que le couple doit être une espèce d'entente parfaite basée, non pas sur l'acceptation du désir de l'autre, mais sur l'acceptation par l'autre. Mais ça ne peut pas marcher. La communauté de désir n'existe pas. Dans un couple, il n'y a que deux égoïsmes qui s'affrontent et éventuellement désirent s'additionner.
 
chris

 
 
 
 

haut