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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Palma Real motel (Las Horas Muertas)
France / 2014
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TENDRE PASSION
Palma Real Motel est un hôtel de passe situé à Veracruz sur la côte Est mexicaine. Sebastián, 17 ans, accepte de remplacer son oncle dans la gestion au quotidien du motel pendant quelques jours. Passées les présentations sur les choses à faire et à ne pas faire dans ce "type" d’endroit, on se dit que le film va tomber rapidement dans la chronique d’un apprentissage sentimental sur le terrain du désir.
En effet, innocence et sexe ont toujours su abreuver maintes représentations au cinéma. Sauf ici ! La faute à un décor, qui devient, sous la direction du réalisateur Aarón Fernandez, un obstacle hypnotique autour de cette valse aux sentiments programmée. Ainsi, les préoccupations sont terre à terre (Sebastián arrivera-t-il à trouver une femme de ménage pour qu’il arrête de nettoyer les chambres), rythmées par le temps qui passe, ou rien ne se passe, sauf les petits riens ou l’illusion de devoir attendre un événement comme la rencontre qui ne vient pas.
De ce fait, un ton s’installe. Il est langoureux, colle au décor comme de la glue, et filme ces gens, anonymes qui vont et viennent remplir les dix chambres du motel. Et puis l’illusion s’incline face à la réalité. Celle-ci s’appelle Miranda. Elle aussi attend. Son amant, homme marié qui, pour de vrai, ne vient plus.
Et là, la chronique, enterrée par une sociologie du jour le jour d’un endroit ou la discrétion est la principale des vertus, reprend son droit. Inexorablement, par ennui réciproque, Sebastián et Miranda se rapprochent. L’esquisse d’une relation prend forme dans la langueur d’un temps qui s’étale à l’infini. Survient alors ce que tout corps est censé faire. Il s’éprend. Pour le corps de Miranda, las d’attendre un amant qui ne vient pas. Pour le corps de Sebastián, brûlant d’une impatience légitime à l’approche des premiers émois érotiques.
Cette parenthèse ne remet pas en cause le parti pris narratif du film. Il l’allège quelques instants dans une des chambres du motel. Néanmoins, les sensations qu’un tel rapprochement aurait pu dégager, s’étouffent de n’être pas au cœur d’un joli film plein de tendresse.
geoffroy
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