Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



Ailleurs
Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary
Effacer l'historique
Ema
Enorme
La daronne
Lux Æterna
Peninsula
Petit pays
Rocks
Tenet
Un pays qui se tient sage



J'ai perdu mon corps
Les misérables
The Irishman
Marriage Story
Les filles du Docteur March
L'extraordinaire voyage de Marona
1917
Jojo Rabbit
L'odyssée de Choum
La dernière vie de Simon
Notre-Dame du Nil
Uncut Gems
Un divan à Tunis
Le cas Richard Jewell
Dark Waters
La communion



Les deux papes
Les siffleurs
Les enfants du temps
Je ne rêve que de vous
La Llorana
Scandale
Bad Boys For Life
Cuban Network
La Voie de la justice
Les traducteurs
Revenir
Un jour si blanc
Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
La fille au bracelet
Jinpa, un conte tibétain
L'appel de la forêt
Lettre à Franco
Wet Season
Judy
Lara Jenkins
En avant
De Gaulle






 (c) Ecran Noir 96 - 24


  



Donnez votre avis...


Nombre de votes : 32

 
New York Melody (Begin Again)


USA / 2013

30.07.2014
 



LA MÉLODIE DU BONHEUR





Le réalisateur John Carney connait les coulisses de l’industrie musicale autant sinon mieux que celles du cinéma : il était le bassiste du groupe irlandais The Frames. C’est en Irlande qu’il filme avec des amis la rencontre entre un musicien de rue et une jeune femme d’origine tchèque… Ce film Once a fait le tour du monde jusqu’à gagner un Oscar, celui de la meilleur chanson.

Dès lors il a été courtisé par Hollywood pour refaire un autre Once. New York Melody n’est pas vraiment un remake, c’est plutôt un remix américain. Il s’agit d’une autre variation sur deux paumés qui se rencontrent autour d’une guitare et qui vont enregistrer un disque ensemble avec très peu de moyens et beaucoup d’enthousiasme. Leurs histoires sentimentales respectives sont touchantes. On découvre New-York non pas comme une mégalopole luxueuse mais plutôt comme une ville bohème. Keira Knightley chante vraiment. Du coup, la magie opère. New York Melody se révèle être un joli feel-good movie estival qui fait plaisir à voir au milieu des différentes suites de blockbusters.

Cette rencontre musicale plus que sentimentale commence avec humilité. Keira Knightley va chanter toute seule, avec sa guitare acoustique, sur la scène d’un bar de Brooklyn. Une jolie mélodie folk qui va toucher Mark Ruffalo, producteur de musique… On pourrait craindre une comédie romantique qui file droit sur les rails des clichés habituels, mais très vite le film est aiguillé vers un double flashback qui d’entrée de jeu promet une histoire différente. On va alors faire connaissance avec ces deux personnages et leur passé respectif en découvrant plusieurs moments de leur vie avant leur rencontre. Ce triple prologue présente les deux personnages principaux qui souffre d’avoir été rejetés, et que la musique va les réunir. Une scène particulièrement magique révélera Keira seule avec sa guitare et Mark qui la regarde en imaginant plein d’autres instruments autour d’elle. De quoi nous séduire.

New York Melody prend un malin plaisir à nous balader entre possible comédie romantique ou drame sentimental avec en bande-son un amour de la musique pop-folk. Leur vision opposée du métier va se rejoindre à travers la quête d'une authenticité. La petite bande se déplace presque en commando clandestin pour s’installer, jouer et s’enregistrer dans toute la ville : une ruelle, une terrasse, un quai de métro, un parc, un lac, soit autant de séquences charmantes. La musique comme reconstruction de soi-même, sorte de thérapie sociale qui élargit ici son champ à l'amitié. Il s’agit de se donner une nouvelle chance, sujet qui est d’ailleurs mis en relief dans quantité de films américains : le titre original est d’ailleurs Begin again.

Tout le film est porté par la musique qui permet de se soigner et d’aller de l’avant, et dans la vie de se permettre un nouveau départ. Comme si New York Melody était aussi un état de l’industrie musicale avec ce qui est formaté commercial d’un côté et de l’autre des artistes plus fragiles en contact direct avec leur public via internet. Ruffalo voit en Knightley ce que l'industrie musicale à perdue depuis les Rihanna, Lady Gaga et autres Miley Cyrus : talent brut, grâce, belle voix sans artifice. Rien de neuf. Et ironiquement, toutes ces chansons interprétées par Keira Knightley et Adam Levine (chanteur du groupe Maroon 5) sont disponibles sur la bande-originale du film déjà commercialisée. Cohérent de bout en bout, sans être particulièrement spécifique, le film se rapproche ainsi d'un genre où l'on pourrait classer The hottest state de Ethan Hawke (resté inédit en France), ou encore Rencontre à Elizabethtown et Garden State.

Cet ancien musicien passé cinéaste est donc persuadé qu'une chanson révèle une personnalité mais surtout peut changer une vie, et même plus si affinité. le destin faisant le reste, à condition de combattre ses vieux démons. Ici aucun baiser sous un pont avec bel homme, pour le happy ending. Ni sirop ni miel. Juste cet ensorcellement que seul le cinéma peut provoquer avec deux bons comédiens et de la musique. Le film qui ouvre aussi bien les yeux que les oreilles. Mais avant tout celui qui éveille nos sens et nous transporte dans une joie extrême et presque enfantine. On comprend pourquoi alors le coeur bat, au rythme des ritournelles.
 
cynthia, kristofy

 
 
 
 

haut