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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Nos pires voisins (Neighbors)
USA / 2014
06.08.2014
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LE DEGOÛT DES AUTRES
"Nous aussi on en fait du bruit en regardant Game Of thrones, n'hésite pas à nous le dire! Non mais sérieux cette Khalessi lorsqu'elle débarque whaouuuuu!"
Seth Rogen et son humour potache face à Zac Efron, reconverti en sale beau gosse de la comédie. L'affiche promettait des étincelles. Nos pires voisins est à la hauteur des comédies vulgaires, à la fois obscène, décalée, grasse, méchante (mais pas trop). La cohabitation entre voisins devient le reflet de la cruauté et de la bêtise humaine, l'illustration de nos pires défauts (envie, jalousie, ...). Combien de fois vous avez demandé à la jeune gamine du rez-de-chaussée de baisser le son de ses brailleurs de One Direction? Combien de fois vous avez délicatement taper contre le mur afin que que le jeune couple du deuxième exprime leur amour plus silencieusement?
Voilà on en est à ce niveau, qui est souvent en dessous de la ceinture (au dessus Zac nous montre surtout son torse parfaitement musclé). L'idée est de prendre un banal problème de voisinage et de l'essorer jusqu'au pire. Ainsi Seth Rogen vit un enfer avec sa femme (Rose Byrne) et leur tout jeune bébé depuis que la plastique de rêve de Zac Efron a emménagé avec ses potes de fac dans leur quartier. Beuveries, musique à tout va et autre tapage vont embêter le jeune couple, complètement middle-class et banal, au point d'engager une guerre du voisinage plutôt drôle mais pas aussi jouissive que la Guerre des Rose, monument de combat (conjugal).
Que ce soit les répliques ou les situations cocasses (le bébé qui qui confond préservatif usé avec chewing-gum ou la battle entre Zac Efron et Seth Rogen), on laisse tomber son cerveau et on se laisse dilater la rate au premier degré. On apprécie particulièrement l'autodérision (éternelle) de Seth Rogen face à son corps qui va à l'encontre de la dictature corporelle hollywoodienne. L'acteur se met nu constamment et affirme ses formes face à un Zac Efron bodybuildé et sexy jusqu'aux orteils, et qui prouve qu'il n'est pas qu'un beau gosse danseur. Le summum est alors atteint entre ces deux "corps" dans la scène chez Abercrombie & Fitch, temple de la mode où toute personne ne ressemblant pas à un mannequin est méprisé.
C'est outrancier, ça n'a aucun sens, ni même le début d'un sens de la narration. La spirale est infernale. Ceux qui embarqueront dès le début dans le délire seront épuisés de rire. Cette entreprise de sabotage où deux Amériques ne parviennent pas à cohabiter pacifiquement aurait sans doute mérité un peu plus d'écriture pour être, en bonus, subversive. Mais l'idée était avant tout de faire exploser les zygomatiques en faisant perdre les pédales avec sadisme à chacun des protagonistes. Ni vraiment cynique, souvent inconstant, parfois même un peu plat : comme un gros air de techno où il est nécessaire de mettre le volume à fond pour ne plus s'entendre hurler. Ce n'est pas du Judd Apatow, ni du John Hugues ou même du Blake Edwards si on remonte plus loin dans le temps. Nicholas Stoller a préféré pour la vulgarité plutôt que la tendresse ou la satire sociale. On peut rejeter, ou se laisser aller à nos instincts primitifs... cynthia
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