Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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La dune


France / 2014

13.08.2014
 



LOST





« Compliqué, la honte. »

Il y a une bipolarité permanente dans La dune. Entre Israël et la France, entre le passé et le présent, entre le fils et le père… C’est là que réside sans doute l’intérêt particulier d’un film singulier, mais maladroit.

Car il est regrettable que le spectateur devine, bien avant que le scénario ne le révèle, l’issue de cette histoire mystérieuse. Et le laisse en plan aussi brutalement, une fois que tout se réconcilie, en silence. Le voyage avait un sens mais il manque une étape pour qu’on soit complètement satisfait.

La dune est une œuvre où les non-dits et les regards en disent autant que les rares paroles. On comprend vite que Hanoch rejette la paternité, à cause d’une lointaine souffrance. On saisit tout aussi vite que l’instinct de l’inspecteur Ruben Verdi flanche avec l’âge. Mais les deux, obstinés, vont parvenir à guérir de leurs maux. Cependant, le spectateur est rapidement égaré, trop occupé à combler les failles du scénario ou agacé d’avoir deviné la scène qui va suivre.

Reste que le film, délicatement mis en scène, sonne juste. La pudeur des personnages est parfaitement respectée par le réalisateur Yossi Avaram. Admirablement incarnés par les comédiens, ces joueurs d’échecs qui doivent affronter une nouvelle vie incertaine nous happent dans leur quotidien banal. Jusqu’à ce couple gay formé par Arestrup mari dépressif et Marchand « desperate housewive » qui nous touche par une tendresse asexuée mais amoureuse et amusante.

L’investigation d’Arestrup ne pèse finalement pas beaucoup dans ce mélo épuré et sans pathos. Dans une France vieillissante, qui attend sa douce mort ou préfère sombrer dans le mutisme, les solitaires sont en quête d’un pardon ou d’un espoir. La dune n’est qu’un symbole du passé où s’échouent leurs souvenirs ou leur contemplation. Au seuil de leur nouvelle vie, une fois le passé retrouvé, le cinéaste nous laisse imaginer la suite. Cela paraît frustrant après une heure trente (seulement) d’errances intimes. Derrière le vernis dramatique un peu convenu, le charme se distille indéniablement. Il manque, hélas, une tension et une légèreté, dans le style, qui auraient enrichi l’histoire pour la rendre réellement passionnante. A trop vouloir garder une certaine distance, à trop laisser ses personnages dans les limbes d’un monde entre deux mers, Yossi Avaram ne parvient pas à harmoniser la dualité qui soutient tout son édifice.
 
vincy

 
 
 
 

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