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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Deepsea Challenge 3D
USA / 2014
17.09.2014
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ABYSS
Certains petits garçons s’imaginent astronautes dans les étoiles, mais James Cameron raconte que, depuis l'enfance, il rêve de plongée sous l’eau vers le fond d’un océan. Bien des années plus tard, celui qui est connu pour avoir réalisé quelques uns des plus gros triomphes du cinéma s’est impliqué dans un long chantier pour mettre au point le véhicule pouvant plonger à 11 kilomètres sous l’eau : c’est cette aventure dont il est héros et qu’il raconte dans le documentaire Deepsea Challenge 3D.
Le monde de la mer est pour James Cameron une passion depuis longtemps. Déjà en 1989 il écrit et réalise un film où des plongeurs accompagnés d'un robot sous-marin partaient étudier un curieux phénomène inconnu dans Abyss. En 1997, c’est le naufrage du Titanic qui sera suivi ensuite du documentaire Les Fantômes du Titanic en 2003 sur une plongée vers les restes de l’épave. En 2005, il tourne un autre documentaire sous l’eau avec Aliens of the Deep dont quelques espèces inspireront l’apparence de certaines de Avatar (2009)… James Cameron s’interroge d’ailleurs s'il est avant tout un explorateur qui a réalisé des films où si il est d’abord un réalisateur de cinéma devenu explorateur ?
La zone à explorer où James Cameron veut plonger est la fosse océanique des Mariannes, la plus profonde de la planète, qui atteint jusqu’à 11 kilomètres de profondeur. D’autres ont voulu y aller mais l’équipement ne permettait pas d’aller tout au fond ou d’y rester suffisamment longtemps. Le défi de cette exploration est d’abord technique : il faut construire un nouveau sous-marin. Il s’agit d’un appareil dont l’originalité est d’avoir une forme verticale pour une descente plus rapide, il est équipé de bras mécaniques et de caméras à l’extérieur : le Deepsea Challenger. C’est cette construction en Australie qui occupe plus de la moitié du documentaire à travers ses différentes étapes d’avancement, de retard et de test. C’est un appareil monoplace, prévu pour James Cameron. Il est donc présent régulièrement sur le site avec les différents ingénieurs et il fait le pilote-cobaye pour les tests. Sans que cela ne soit trop ennuyeux on découvre quelques difficultés de la conception comme la bonne élimination du CO2 ou comment éviter une température intérieure beaucoup trop élevée de 37 degrés, ou la conception de nombreux écrans de contrôle montés à l’envers...
Cette construction et les différentes plongées d’essai se déroule sur une longue période de plusieurs années, le défi technique est aussi une aventure humaine. On découvre James Cameron qui fait visiter l’appareil à ses enfants. Sa femme est là à la fois fière de lui mais aussi un peu craintive d’un accident mortel dans ce cercueil métallique. Lors de la véritable plongée sera présent l’explorateur Don Walsh qui avait fait le même genre d’exploit en 1960 mais pendant une descente qui a duré 6 heures, tandis que ce Deepsea Challenger est descendu au fond en 2h30... Une fois sous l’eau James Cameron est en liaison audio avec le navire en surface mais une caméra devant lui l’enregistre aussi, et ces images sont dans le documentaire. On voit Cameron sur son petit siège avec ses différentes manettes de pilotage accomplir son rêve de descendre au plus profond de l'océan. Il s’amuse à reconnaître différentes espèces d’animaux sous-marins et à faire différents prélèvements pour des scientifiques (68 nouvelles espèces vivantes ou micro-organismes seront étudiés).
Toutefois l’exploration en elle-même est moins l’objet central de ce documentaire que toutes les étapes de la préparation et la personnalité de son mécène, qui répètera plusieurs fois qu’il faut croire en ses rêves et se donner les moyens de les réaliser. Les différentes plongées de test avec la découverte de tout ce qui ne fonctionne pas bien sont d’ailleurs les moments du film les plus savoureux.
Kristofy
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