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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Avant d'aller dormir (Before I Go to Sleep)
/ 2014
24.09.2014
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SCARE FACE
«- Qui êtes-vous ?
- Je suis ton mari.»
Avant d’aller dormir est un honnête thriller psychologique, efficace et sans longueurs. Autour d’un trio intriguant et inquiétant, l’histoire nous entraîne dans un film à suspense qui mise sur l’amnésie de la femme et l’ambiguïté des deux hommes. La femme vit un jour sans fin : à chaque réveil, elle oublie ce qu’elle a appris la veille, et globalement ne se souvient plus de rien depuis un accident traumatique survenu plus de dix ans plus tôt.
Rapidement, des faits troublent notre vision des choses : qui ment ? quelle vérité croire ? quels secrets sont cachés ? En optant pour une narration répétitive (Un jour sans fin, Edge of Tomorrow, Deux jours une nuit, c’est très tendance). Rowan Joffe joue assez habilement, sans nous ennuyer, de cet art de la redondance. Le réalisateur nous fait même bondir avec une autre forme de répétition: des véhicules qui surgissent de nulle part, en trombe, et bruyants. En revanche, il s’enlise un peu plus quand il s’agit d’illustrer l’inconscient et les rêves qui font ressurgir le passé. L’inspiration est plus faible, plus banale.
Cependant, malgré une mise en scène trop classique, le film réussit à nous tenir en haleine grâce à un scénario dont les révélations surprennent pendant plus d’une heure. Les ingrédients s’égrainent au fil des scènes et les rebondissements finaux feront le reste jusqu’à un happy end apaisant. Mais Avant d’aller dormir peut surtout remercier Nicole Kidman, parfaite au bord de la schizo, Colin Firth, troublant jusqu’au bout et Mark Strong, qui paraît menaçant à chaque instant.
Au delà des twists, où imagination et réalité s’amusent de la confusion des souvenirs, c’est avant tout le récit d’une femme piégée : piégée par sa mémoire qui lui fait défaut, dans sa maison, par son prédateur/agresseur dont elle ignore tout. Et quand celui-ci efface son journal vidéo, elle perd littéralement sa deuxième mémoire. C’est bien parce que son temps est compté chaque jour, que la tension est palpable tout au long du film jusqu'à la séquence anxiogène où elle n'a que peu de temps pour se faire justice avant d'aller tout oublier dans le sommeil.
Bien sûr Avant d’aller à dormir est plus proche d’Apparences de Robert Zemeckis que de Soupçons d’Alfred Hitchcock. Il n’a rien de vraiment original. Mais une fois que l’on connaît la vérité sur l’affaire Christine Lucas, on se ne peut que compatir à la tragédie qu’elle a vécue.
vincy
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