Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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The Giver - Le passeur (The Giver)


USA / 2014

29.10.2014
 



ANHÉDONIE





«La mémoire a besoin d'être partagée».

Dans un futur lointain et post-apocalyptique (encore), les émotions ainsi que les sentiments ont été éradiquées. Les souvenirs ont été supprimés et seul ''The Giver'' (le passeur en vf) a la lourde tâche de se rappeler le passé, en cas de besoin. Après la cérémonie annuelle, qui ressemble très fortement à celle de la distribution des factions dans Divergente, Jonas se voit confier la tâche de devenir le prochain Giver. L'élu, une fois de plus. Le cinéma américain et la littérature jeunesse tournent en rond.

Pour cette énième adaptation littéraire, Hollywood distille un trouble puissant: l'ennui. Un scénario atrocement pauvre et illustré par un manque d'action, une absence de suspens et un message sociopolitique reflétant le monde des Bisounours. The Giver est tout simplement le sédatif du moment. Même les scènes les plus émotives nous laissent de marbre. Ajouter à ça, Taylor Swift et son jeu peu convaincant durant ses 10 minutes de passage et vous obtiendrez le film pour ado le plus soporifique depuis Vampire Academy.

Et pourtant... De prime abord, l'esthétique du film donnait l'eau à la bouche. Ce passage du noir au blanc à la couleur (déjà expérimenté dans le lointain Pleasantville), ces flashbacks émotionnels sur les sensations humaines, et cette histoire d'amour naissante pouvaient changer la donne. Mais cela ne suffit pas à sauver ce projet . On oublie ses qualités car les défauts dominent tant l'ensemble qu'on s'interroge sur la santé de Philip Noyce, qui, comme cinéaste, nous avait habitués à mieux.

Le livre, précurseur de la vague Divergente/Hunger Games/& co puisque publié il y a plus de 20 ans, n'a pas résisté à l'invasion des films qui sont sortis avant lui. A trop tarder... C'est fade et soigné, structuré et invraisemblable. Mais surtout, avec un monde sans sensations, on pouvait imaginer une proposition cinématographique bien plus intéressante. La cruauté a fait place à la niaiserie. La simplicité se substitue à toute complexité. Au final, The Giver est à l'image de son sujet : sans émotion.
 
cynthia

 
 
 
 

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