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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Dumb & Dumber De (Dumb and Dumber To)
USA / 2014
17.12.2014
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FAUT PAS PRENDRE LES ENFANTS DU BON DIEU POUR DES CONNARDS SI BARGES
« - Dieu a un sens de l’humour drôlement tordu.
- Je parie qu’il fume de l’herbe ».
Vingt ans après le premier film, Dumb and Dumber, l’un des trois qui propulsèrent Jim Carrey au firmament en 1994 (avec Ace Ventura et The Mask), voici la suite. Un tel fossé temporel entre deux films est assez rare. Les Frères Farrelly s’en amusent. Que s’est-il passé en 20 ans ? Rien. Ou si peu : le personnage de Jim Carrey a réalisé le gag débile le plus long du monde (1000 semaines). Le film débute ainsi sur l’achèvement de cette blague avant d’embrayer sur le scénario, plus convenu, des deux compères (paire de cons) unis pour sauver le personnage de Jeff Daniels.
Avouons-le, plus c’est gros, plus ça passe. Et même si les Farrelly recyclent quelques uns de leurs gags, ça fait toujours rire, pourvu qu’on laisse son cerveau au vestiaire. Ainsi, quand Daniels veut retirer la sonde urinaire du pénis de Carrey, on repense méchamment à l’hameçon qui harponnait Stiller dans Mary à tous prix. Il faut bien « liberatos los kiki ». C’est absurde, idiot, bref de l’humour à deux neurones (un chacun) avec des adultes restés scotchés à l’âge de la pré-puberté.
Evidemment, pour que le récit tienne la route, les auteurs ont ajouté des séquences moins fun, des détours un peu superflus, des personnages secondaires très stéréotypés, à deux exception près : Rachel Melvin, parfaite en niaise sympathique et Kathleen Turner, ex-bombasse, qui s’amuse avec son image, s’autodénigrant en tant qu’ex pute titanesque, et qui sait encore cogner.
On notera que l’humour nul fonctionne toujours aussi bien, inégalement certes, mais la crétinerie inspire les Farrelly, qui insufflent ici et là quelques bonnes idées. Le moment n’est pas désagréable, ça n’a rien d’un chef d’œuvre, mais la surdose de dérision parvient à nous distraire. Surtout, le talent des cinéastes est bien de rendre attachants ces deux imbéciles dont la vie est dédiée aux farces et aux blagues grasses. C’est de la « gross comedy » avec un tant soi peu d’humanité et toujours cette défiance envers les préjugés. Du pur Farrelly, excellent dans la cruauté, stupide volontairement, drôle par intermittence. Dommage qu’ils n’aient pas été plus loin dans l’aspect touchant de l’histoire ou même la satire de la société contemporaine. Dès que le film sort de son aspect farceur, il perd de son intérêt.
Mais le plus rageant n’est pas là. Sauf si on aime les oiseaux rares, les cougars lécheuse de pieds et le politiquement correct. Le plus énervant est du côté des sous-titres de la version originale (on n’ose pas imaginer la version française), qui traduisent très mal les jeux de mots, quitte à passer à côté d’une scène à plusieurs niveaux d’humour. vincy
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