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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Terre battue
France / 2014
17.12.2014
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ECHECS ET MATCHS
D'un naturel rêveur et déterminé,un père tout juste licencié va tenter de défier ses désillusions actuelles afin de retrouver un travail tout en encourageant son fils, déjà extrêmement motivé, à tâter de sa raquette pour devenir le prochain Nadal. Il ne lui restera que ça après tout. L'espoir! il n'a plus de travail, son mariage est en perdition et seule la passion ardente de son fils pour la terre battue va devenir son moteur pour survivre.
Stéphane Demoustier signe avec Terre Battue un film poignant sur la motivation et la peur que l'avenir peut susciter. Par la puissance des personnages, le film nous plonge dans l'enfer du désespoir lié à la passion destructrice qui réduit l'humain à souvent perdre tout ce qui l'entoure et y laisser son âme. Tout ceci est agrémenté par une relation père/fils ardente que rien ne terni même lors du triste verdict final.
Terre Battue raconte en quelque sorte une certaine France, que l'on connaît trop bien. La perte d'un emploi par une entreprise qui vous trouve un peu trop vieux pour continuer, une pression médiatique sur nos jeunes adolescents à devenir les meilleurs, les plus riches, les plus connus quitte à ne plus être eux-mêmes. Un mélange infernal et interminable qui mène à la destruction de soi et des autres.
Déroutant, Terre Battue est un premier film choc, troublant et réaliste, qui ne laisse pas de marbre. La descente aux enfers du père qui mise tout son avenir sur l'ascension vers la gloire de son fils est filmée comme un conte moderne où le méchant de l'histoire, celui qui corrompt les âmes, n'est autre que l'obsession de la réussite, tout en questionnant les mécanismes de la transmission. Formidablement interprété, ce premier film, classique en apparence, est avant tout une critique affirmée de l'esprit de domination : dans la société, sur un cour de tennis,. Le refus de la défaite. Le rejet de la soumission.
C'est la folie du personnage d'Olivier gourmet qui fascine le plus. On l'aurait bien imaginé péter les plombs, aller jusqu'au bout de son aliénation. Mais le réalisateur préfère opter pour une autre réalité. Le poison passe du père au fils, qui n'attendra pas d'être humilié comme son père: prêt à tout, au nom d'un statut social aussi virtuel que destructeur. cynthia
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