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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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A girl walks alone at night
USA / 2014
14.01.2015
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Une ombre noire glisse le long d’une rue : sous un tchador, le visage d’une fille, et sous ses pieds, un skateboard… Le film A girl walks alone at night nous invite dans un Iran fantasmagorique peuplé de personnages iconiques de films occidentaux.
La ville ressemble presque à un décor de western avec pas grand chose autour et dedans des marginaux. On y découvrira par exemple un jeune dealer de drogue qui impose son arrogance et un vieux monsieur dépendant à l’héroïne qui s’oublie dans ses souvenirs, un sdf que personne ne voit et un petit garçon avec des grands yeux, et même un chat qui ronronne. La nuit, cette fille qui glisse dehors affronte les méchants de la ville tout en cherchant à se nourrir : c’est une vampire. On découvre vite qu’elle a l’habitude de mordre les hommes méchants et violents qu’elle croise, mais un jour elle se retrouve face à un beau brun évidement ténébreux…
La réalisatrice Ana Lily Amirpour, forte de sa double culture (Amérique / Iran), a choisi avec audace et avec un certain brio de jouer avec plusieurs mythes du cinéma pour faire son premier film. A girl walks alone at night a été produit et tourné aux Etats-Unis mais les dialogues des comédiens sont en persan et on pourrait presque se croire en Iran, dans un conte qui se déroulerait là-bas. La grande force du film est un noir et blanc contrasté qui nous invite à se laisser emmener dans cette ville aux personnages étranges. Elle a filmé son histoire un peu à la manière d’un roman graphique avec un sens du cadre très étudié. Le nom de la ville est symboliquement celui de Bad City, probablement un clin d’œil au Sin City en noir et blanc de Robert Rodriguez et Franck Miller. A girl walks alone at night était en compétition au dernier Festival du cinéma américian de Deauville, où Ana Lily Amirpour était venue d’ailleurs avec une bande-dessinée de Franck Miller dans l’avion : elle avait alors remporté le Prix de la Révélation. Le film fait se suivre des séquences intrigantes comme dans un polar et des scènes chorégraphiées en musique comme un clip-vidéo. L’atmosphère générale est d’ailleurs guidée par une sélection de chanson de rock vintage du plus bel effet.
Avec ce premier long-métrage Ana Lily Amirpour développe un univers à la fois beau et bizarre, une étrangeté qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler celle de Eraserhead de David Lynch. La réalisatrice joue avec la narration qui n'est pas en ligne droite mais faite de plusieurs points à relier pour former motif à deviner, bien que certaines séquences ne soient pas bien rattachées. Finalement,A girl walks alone at night se révèle plus fantasque que fantastique, comme un trip arty à essayer. kristofy
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