Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Into the Woods: Promenons-nous dans les bois (Into the Woods)


USA / 2014

28.01.2015
 



TRICKS OR TREES





« J’ai besoin de votre chaussure pour avoir un enfant. » Malgré les fiascos artistiques de Rent, Fame, Le Fantôme de l’opéra, Mamma Mia, Nine ou Les Misérables (la seule exception est sans doute Hairspray), Hollywood persévère dans son envie de transposer ses grands « musicals » contemporains au cinéma.
Dernier en date, Into the Woods, dont le récit entremêle Cendrillon, le Petit Chaperon rouge, Raiponce, Jack et le haricot géant autour d’un couple de boulangers. Orphelins et miséreux côtoient princes et vaniteux. Un vrai conte à la Disney en chanté. Mais pas enchanteur. On se promène bien dans les bois avec de multiples personnages mais la magie ne prend jamais. Certaines histoires sont bâclées (Raiponce), quelques personnages sont outranciers (mention spéciale à Meryl Streep qui se caricature et se « de niroïse »), tout paraît excessif. Et les chansons ne charment jamais. Difficile pour Rob Marshall de retrouver l’efficacité de Chicago, qu’il avait transposé de Broadway au cinéma, avec quelques Oscars en bonus.
Into the Woods est joué comme au théâtre, et tout semble factice. Le problème de cette adaptation tient dans son déséquilibre permanent : conte de fée, comédie à la Zucker Abrahams Zucker (comprendre pastiche au deuxième degré), drame, et pour le final du fantasy. On ne sait jamais où nous nous promenons. A trop chercher son genre, le film se perd. « C’est ridicule. Que fais-je ici ? Je me suis trompé d’histoire ! » lance un des personnages. On ne le lui fait pas si bien dire.

Le spectateur assiste à un spectacle bancal, ne ressent aucune émotion, se perd entre un humour étriqué et une romance banale. Certes, il est plaisant de se moquer des mâles en collants (pas si moulants) et il est agréable de voir Anna Kendrick et Emily Blunt déployer leurs talents. Mais cela ne suffit pas à nous épargner d’une musique inadaptée au grand écran, à sauver la farce d’une surdose de mièvrerie, ou de nous captiver pour le dernier chapitre, superflu et étonnamment noir comparé à la légèreté de l’ensemble.
Le cinéaste n’est pas parvenu à se détacher de la linéarité de l’histoire. La cruauté et le cynisme sous-jacents ne réussissent pas à s’installer. L’infidélité et les trahisons sont à peine explorées. La moralité vaincra, les monstres seront anéantis. La famille se recomposera et l’amour l’emportera. Affligeant de naïveté. Mais ce ne serait pas le pire si on ne s’était pas autant ennuyé. Into the Woods nous laisse à l’orée d’une forêt aussi carton pâte et numérique qu’inintéressante.
 
vincy

 
 
 
 

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