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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Jin-Roh (La brigade des hommes-loups)
Japon / 1999
17.11.99
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INNOCENCE & CULPABILITE
"- Comme tu as de grandes dents... "
On pouvait s'attendre à mieux de la part de Mamoru Oshii, scénariste de Ghost in the shell.
Non que l'histoire soit pauvre ou insipide, au contraire, mais elle reste sur une base si réaliste que l'ensemble en perd de l'ampleur. Le principe d'une rétro-histoire dans une après-guerre nazi pouvait supposer plus de surprise. Mais les événements s'enchaînent de façon très régulière et dans une logique trop prévisible. Evidence cautionnée par le conte du "Petit Chaperon Rouge", qui sert de toile de fond au récit en lui offrant une poésie certaine, mais freine la déroute des personnages. Hiroyuki Okiura parvient à donner une dimension méditative à son sujet et des expressions visuelles très sensibles.
Mais ces temps de réflexion ralentissent le film et rendent son accès difficile. Il en sort un sentiment assez laborieux en terme de rythme, et parfois même un certain détachement. Pourtant, la musique (compositeur de L'Eté de Kikujiro de Takeshi Kitano) apporte une touche onirique au propos et la voix (japonaise) qui relate le conte en fond sonore possède une texture envoûtante. Cette voix juvénile et cristalline renvoie à la qualité principale du film qui est de conjuguer une forme de douceur à une violence du thème abordé. Il existe une valeur émouvante dans la rencontre entre l'enfance et une guerre aux allures animales à défaut d'être humaine.
L'ensemble du film tourne d'ailleurs autour de cette vision fondamentale et intègre le fascisme comme une expression de l'inhumanité. Le propos est servi par une animation sobre, et peu-être trop simple. Les détails ne sont pas délaissés, mais l'ensemble manque de signes particuliers. Jin-Roh n'est surtout pas une oeuvre médiocre ou insipide et présente des qualités graphiques et scénaristiques certaines. En tant que premier film, il lui manque peut-être l'intensité suffisante pour être profondément original, mais il suggère de suivre la carrière de Hiroyuki Okiura... certainement pleine de promesses. claire
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