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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Les nouveaux héros (Big Hero 6)
USA / 2014
11.02.2015
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HIROBOT
«- Arrête de pleurnicher. Sois une vraie femme !»
En mixant manga et super-héros à l’américaine, le pari de Disney était audacieux pour son nouveau film d’animation. On est loin du conte de la Reine des neiges. Les nouveaux héros se situent entre Les mondes de Ralph et les Indestructibles (qui reste la référence suprême dans le genre à date), entre Jimmy Neutron et The Avengers.
Le ton est résolument moderne, et les scénaristes ont opté pour une histoire dont les racines sont tragiques (remember Bambi). Tout de suite cela inscrit le film d’animation dans un registre dramatique où le « héros », un ado surdoué cherche sa voie entre argent facile illégal et métier cool, est hanté par quelques traumatismes.
C’est aussi la limite du film. Car en axant tous les enjeux dramatiques sur ce personnage sympathique mais mué par des contradictions existentielles Les nouveaux héros oublient les autres « héros » (des savants style Iron Man qui savent inventer des objets les rendant héroïques). Ils sont réduits à quelques traits de caractères. On n’en saura jamais beaucoup sur eux. Ce sont juste des partenaires loyaux. Le script gâche ainsi tous les personnages secondaires, trop peu exploités d’un point de vue psychologique. Idem pour les méchants, dont les motifs sont assez binaires.
Heureusement, il y a Baymax, sorte de bibendum Michelin en vinyle et fibres de carbone, sans bourrelets, bref, un cousin de Wall-e aussi obèse qu’Obélix et aussi léger qu’une planète de gaz. Ce « nounours » infirmier (qui sera transformé en robot Ninja avec son poing « cornofulgure » à la Goldorak), cocasse et affectueux, a le même rapport avec son « protégé » qu’E.T. avec Elliott. Il remplit les manques, joue les confidents, devient à la fois le frère qui lui manque et l’ami qu’il n’a pas. Dommage que la relation ne soit pas plus exploitée. Finalement plutôt qu’une bande de héros, assez stéréotypés, trop proches de l’écurie Marvel, le duo, proprement emballant, aurait suffit.
D’autant que l’ensemble est très divertissant. Dans cette ville hybride – San Fransokyo, mix de San Francisco et de Tokyo – dans un futur proche où la domotique et les objets connectés sont rois, ce ne sont pas les beaux gosses du lycée qui brillent mais bien les ingénieurs, savants et autres inventeurs. On ne se muscle pas en salle de gym sur la musique de Rocky, on se muscle les neurones avec des exercices de maths. Certes, parfois, l’amour est pré-pubère. Mais l’humour de Baymax sauve souvent un récit qui va devenir de plus en plus prévisible au fil de l’histoire. Les petites touches de culture japonaise sont aussi bienvenues, tout comme le léger twist qui survient avant le final.
On regrette juste que la dernière partie, qui comporte pourtant une part sacrificielle dramatique qui aurait du nous toucher, soit décevante. Le méchant est trop caricatural. A vouloir jouer l’action plutôt que l’émotion, Les nouveaux héros s’achève de manière très convenue. Le plaisir est bien là, pourtant, malgré quelques petites incohérences de scénario, et on aura sans doute envie de voir une suite aux aventures de Hiro et Baymax.
vincy
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