Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Max et Lenny


France / 2015

18.02.2015
 



APARTHEID?

Le livre Bye Bye Bahia




"Maintenant tu m'as dans les pattes!"

Lenny rêve de rap et balance son talent tous les soirs sur les toits de sa cité Marseillaise. Max, elle, est sans papiers et passe son temps entre l'école et la maison où elle s'occupe de ses petits frères. Sous une nuit sans lune ces deux jeunes filles vont se rencontrer et s'aimer d'amitié.


Dans le même esprit que Bande de filles et avec une touche de complicité à la manière de La vie d'Adèle (l'homosexualité en moins), Max et Lenny est un film rempli d'émotion qui montre comment deux jeunes filles vont s'écarter de la violence sociale à travers une belle romance amicale. Sous fond de musique rap (addictif même pour les anti-rap), Fred Nicolas arrive à transporter le spectateur aux côtés de ses héroïnes au point de ne faire qu'un avec elles.

L'angle intéressant de ce nouveau film sur les banlieues, ce sont les femmes. La cité (hostile) vue à travers deux femmes, sans voile ni burka, libres, responsables, combattantes. Les hommes sont des ombres. Est-ce parce que Fred Nicolas a choisit cet angle que le film possède son énergie propre, une sensualité palpable et même un regard contemplatif, parfois évanescent, sur ces "zones" maintes fois filmées, aujourd'hui dénoncées comme des aires d'apartheid.

Il n'y a rien d'original dans la caméra à l'épaule, la forme naturaliste, les trafics, la survie, l'émancipation par l'art (du rap). Mais en lui donnant un aspect de "buddy movie" au féminin (deux personnages aux caractères complètement antagonistes qui vont trouver un lien commun profond), le réalisateur déclare sa flamme, dans une ville ensoleillée comme Marseille, aux femmes. Bien sûr, certains plans (notamment ceux qui soulignent le liberté des deux amies) rappellent Bande de filles. Mais les deux comédiennes abattent leur talent et ne forcent pas leur charme pour nous séduire et nous faire aimer leur personnage.

Sans doute y-t-il trop la volonté d'ancrer cette histoire dans un contexte social dur, accumulant les problèmes (drogue, immigration, mère adolescente, précarité). Cette contextualisation teintée de bonnes intentions sociologiques est sans doute un peu inutile. Mais au final, Max et Lenny est un film dont on garde en tête la poésie et l'émotion, même si le cinéaste a tenté un mélange avec une réalité (sociale) intéressante mais déjà vue.
 
Cynthia

 
 
 
 

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