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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Diversion
USA / 2015
25.03.2015
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INHERENT VIRTUE
«- Plus on boit, plus on apprend.
- Dans ce cas, je suis experte en jaegerbombs. »
Diversion (qui est l’exact contraire du titre original – Focus, qui signifie concentration) est, en effet, un divertissement qui peine à nous focaliser. Mais à trop diverger de son genre – le film d’arnaqueurs – il déraille un peu, au point de nous laisser, souvent, sur le bas-côté.
Dans un environnement hype, jazzy cool, de luxe et de facilités, entre New York (c’est classe), La Nouvelle Orléans (c’est pittoresque) et Buenos Aires (c’est exotique), la mise en scène est forcément détendue, élégante et chic. Mais sous le vernis, quand on gratte un peu, il n’y a pas grand chose qu’un film des années 70, genre L’Affaire Thomas Crown, revisité au goût du jour. Entre humour teinté d’ironie et de légers sarcasmes, petites et grosse arnaque, et romance dramatique, Diversion vire largement sur l’aspect mélo que suspens. Les amateurs des exploits de l’équipe Ocean’s Eleven en seront pour leurs frais. Au cœur de tout ce feu d’artifice où il semble plus aisé de pigeonner les gens que d’unir deux tourtereaux amoureux, Will Smith et Margot Robbie joue à cache-cache avec leurs sentiments.
En trois chapitres (et donc trois villes), ils passent différentes étapes : coach/stagiaire séduits, partenaires fusionnels, ex-couple meurtri. C’est autant de longues séquences où l’un et l’autre se cherchent et s’expliquent (dans un décorum idéalement romantique). On a beau nous asséner que le métier d’arnaqueur n’est pas fait pour les dilettantes, ils semblent avoir du temps pour alléger leur stress. Ici, nul flic, nul agent du FBI. Du pick-pocket de maestro (limite invraisemblable parfois, notamment l’ultime vol complètement impossible) sans jamais être inquiété. Ce qui retire pas mal de tension à un film qui se la joue déjà très dolce vita.
Dans ce monde de triche, le duo s’avère prodigieux et plus malin que les autres. Cela aurait du conduire à un récit purement de genre, où l’escroquerie suprême nous bluffe. Que nenni. Le film a tellement de mal à trouver son rythme, oscillant entre des tonalités hésitantes – comédie, romance, supercherie, … -, il prend tellement son temps à nous présenter les personnages (avec désinvolture parfois, l’esprit joueur prenant souvent le dessus), qu’il faut attendre la séquence au Superbowl qui s’enchaîne avec la troisième partie, en Argentine, pour qu’il suscite un véritable intérêt.
Arnaque et romantique
Cette séquence au Superbowl est sans doute la plus réussie du film. Le film d’aranaque prend tout son sens dans cette longue scène où tout part en vrille dans une spirale infernale avec les Rollings Stones en bande son. C’est à celui qui niquera l’autre, entre vice du jeu et manipulation psychologique. Ce sera le seul moment réellement palpitant, stressant du film. D’autant qu’il s’achève de manière imprévue, créant une rupture qui nous amènera à la « grosse » arnaque. Dommage qu’elle s’étire et qu’elle se déconcentre. Mieux découpée, plus compliquée, et en ne se laissant pas diluer dans l’amourette, ça aurait pu être brillant. Au lieu de cela on a le droit à un mélo (l’arnaque devient un prétexte, un artifice à l’ensemble de cette histoire d’A), avec une banale forfaiture où chacun trompe l’autre. Il faudra patienter jusqu’au dernier moment pour que les twists s’imbriquent les uns dans les autres, provoquent des rebondissements aussi rapides que malicieux (parfois prévisibles, parfois non). La duperie permet alors de satisfaire la promesse initiale du film : on ne peut pas à la fois vouloir tirer son coup et réaliser un gros coup. A trop diverger, le film nous dévie souvent inutilement. Reste alors la surface des choses : un beau duo d’acteurs, une image soignée, quelques bonnes répliques et une fin qui a choisit son camp, pour le coup, pas si hollywoodien.
vincy
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