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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Jamais de la vie
France / 2015
08.04.2015
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CHIENNE DE VIE
«Vous en connaissez vous des vies où c'est facile tous les jours?»
Bon artisan du polar à la française, Pierre Jolivet, (Mains Armées, Force majeure, Ma petite entreprise) revient avec Jamais de la vie qui met en scène un Olivier Gourmet en prise dans un tourbillon de poisse.
Il s'agit bien à nouveau d'un drame social. L'histoire se passe autour de l'innocent Franck, 52 ans, qui, après avoir été ouvrier spécialisé et délégué syndical, se retrouve gardien de nuit dans un centre commercial de banlieue. La faute à pas de chance? Plutôt à la société et à la difficulté de réinsertion après une longue période de chômage. Lors d'une de ses rondes, sa vie va basculer à cause d'un mystérieux 4x4, car il ne s'agit pas uniquement d'un drame social mais aussi d'un polar. Le mélange de genre qu'affectionne particulièrement le réalisateur.
Pierre Jolivet aime dépeindre la société française à sa façon, entre pauvreté et difficulté à s'intégrer. Si le film parvient plutôt bien à cerner l’aspect social et les problèmes que subit Franck - difficulté de compléter son capital retraite car il n’a pas travaillé pendant 10 ans ou de trouver un travail à 52 ans (on y voit presque une référence à Ma petite entreprise) - le scénario est trop souvent survolé. L'histoire n'est donc pas exploitée jusqu'au bout. Jamais de la vie aurait très probablement pu être un film complètement différent, s'il n’avait pas voulu enfoncer son héros encore et encore sans échappatoire pour ce dernier. Le personnage de Franck semble sponsoriser le site VDM et enchaîne les galères au point de soulever le pathos du spectateur (un peu trop?). Jamais de la vie est un polar qui ne va pas au bout de son sujet, par manque de structuration. L'écriture des personnages est trop superficielle - des mystérieux hommes dans un 4x4, un responsable de la sécurité passionné d'oiseaux - pour que le film soit incarné.
Pourtant le casting est irréprochable et semble s'investir du début à la fin. En particulier Olivier Gourmet littéralement éblouissant et transcendant dans ce rôle. Il arrive même à offrir du relief à ce personnage qui représente une France paniquée par le chômage, la retraite et l'insertion en société.
Jamais de la vie est le polar social, au regard acéré mais au genre mal défini. Un film (trop) noir et pas assez tendu. Ça en dit long sur la déprime de la société. Mais était)ce nécessaire d'être aussi dépressif? cynthia
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