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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Le monde de Nathan (X+Y)
/ 2014
10.06.2015
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LA SOLITUDE DU PREMIER EN NOMBRES
"Tu as des super pouvoirs...tu es un peu comme un sorcier!"
Adapté d'une histoire vraie, Le monde de Nathan pourrait aussi bien être un film muet tant la performance des comédiens est hypnotique. Toute la beauté du film passe à travers les non dits de Nathan, les sourires forcés de sa mère et surtout les regards de tous ces protagonistes en souffrances. Car même si le film est centré sur Nathan, les personnes qui composent son monde sont tout aussi importantes, et notamment une mère solitaire contre qui il fait jaillir sa colère, son désamour de soi, un prof qui joue les pères de substitution , qui le fait aller vers les autres, lui apprend à s'estimer.
Asa Buttlefield incarne avec une maturité et une émotion intense ce jeune autiste prodige des maths. Ses grands yeux bleus nous plongent dans sa souffrance et dans son incompréhension de la vie.
C'est ainsi que l'on perçoit son monde avec une empathie irréelle, certes manipulée par un scénario très classique, copié collé sur les mélos du genre produits à Hollywood: l'asocial et peu sympathique bonhomme va devenir aimable et glorieux. Sa mère (Sally Hawkins, toujours au sommet) patauge dans le porridge de l'éducation de sa progéniture, tout en camouflant sa souffrance à travers un sourire trop élargi pour être vrai: le syndrome bille de clown. Face à cela son professeur, grand sauveur qui va réussir à titiller (sans la briser) la carapace de Nathan, est atteint de sclérose en plaques. C'est sans doute un peu too much. Étrange paradoxe d'ailleurs entre lui et cet homme: Nathan est prisonnier de son esprit que personne ne comprend, Mr Humphreys, lui, est prisonnier d'un corps qu'il a arrêté de comprendre.
Et puis enfin il y a les filles: une jeune Anglaise un peu trop jalouse et une Chinoise trop innocente et rabaissée par une société qui lui impose d'être la meilleure et de servir le thé aux hommes. Avec ça, l'amour, la seule chose qui ne possède aucune formule mathématique (enfin presque) et que Nathan ne comprend pas. "Tu peux aimer quelque chose plus que tu n'aimes la glace" lui dit sa mère à travers la porte, frontière invisible, de sa chambre. Oui parfois, la vie est une boîte de chocolat ou un cornet de glace.
Ce qui englobe ce joli petit monde fébrile, ce sont les mathématiques. Personnage à part entière du film, les maths vont montrer à Nathan l'importance de faire les bons choix et surtout les difficultés que comporte la vie que l'on soit atteint d'autisme ou non. L'équation sans solutions.
Vous sortirez du Monde de Nathan, sur un petit nuage avec les yeux mouillés et des papillons dans le ventre, avec le sourire béat suite à un premier baiser sur les bancs du lycée. Pas plus, pas moins. Mais au moins, le résultat est juste.
Cynthia
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