Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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L'éveil d'Edoardo (Short skin)


Italie / 2015

17.06.2015
 



ITALIAN PIE





"Si on n'a pas baisé d'ici la fin de l'été, on est deux nazes."

Attention, cette comédie estivale est une véritable bombe ! Hautement autobiographique, le premier long métrage de l'italien Duccio Chiarini conte avec beaucoup d'humour et d'honnêteté les tourments amoureux et psychologiques d'Edoardo, jeune garçon de 17 ans qui découvre les filles et le sexe. Une pépite.

Tu seras un homme, mon fils

Il fait beau, c'est l'été en Italie et Edoardo entame ses vacances. Jusque-là, rien de bien surprenant. Seulement voilà, Edoardo a 17 ans, des hormones qui le travaillent et l'envie de ne pas finir l'été en étant toujours vierge. Très vite, on pense à American Pie et à son héros décérébré incarné par Jason Biggs. Mais au-delà d'un passage avec un poulpe sur lequel nous reviendrons plus tard, la comparaison s'avère vite inutile. Car pendant 1h26, Duccio Chiarini nous fait entrer dans la tête et le quotidien de ce jeune petit bout d'homme un peu rêveur, un peu fragile mais surtout très sensible.

Accompagné de son ami Arturo, Eduardo tente de comprendre les filles comme les hommes veulent comprendre les femmes. Ça émet des hypothèses, ça raconte des blagues et surtout, ça a peur. Persuadé que les faiblesses du sexe masculin sont trop souvent mal représentées, le réalisateur (et accessoirement co-scénariste) de L'éveil d'Edoardo se lance dans une véritable introspection du genre masculin. Parce qu'Eduardo veut être un homme, Duccio Chiarini nous rappelle que ça a peu à voir avec la sexualité. Et pour cela, pas besoin de se mentir ou de mentir au spectateur. Être un homme, un vrai, c'est surtout être bien dans sa tête et dans son corps. Voilà pourquoi Matteo Creatini, l'interprète d'Edoardo, se donne ici corps et âme.

Avoir peur et se faire peur

Parce qu'il souffre de phimosis (problème de décalottage du gland, ndla), Edoardo fait une fixette justifiée sur son sexe. Rien à voir avec ses performances athlétiques ou la taille de son engin, juste une crainte : la douleur lors du rapport sexuel. Et cette crainte ne va faire qu'augmenter lorsque Bianca (son grand amour) revient en ville. Entre ses opportunités, ses hormones et ce que son cœur lui commande de faire, Edoardo est complètement paumé, enchaîne les gaffes et nous fait mourir de rire. Sans tomber dans la caricature de l'adolescent attardé et obnubilé par le sexe, Edoardo s'avère être très représentatif du garçon d'aujourd'hui. Il parle de ses problèmes de sexe avec ses potes, fait preuve de retenue face aux excentricités de sa sœur, ne fuit pas face aux problèmes de ses parents et n'hésite pas à prendre des initiatives.

Sur un ton léger et avec une photographie simpliste mais lumineuse, Duccio Chiarini traite du passage à l'âge adulte comme il se doit. Au-delà du premier rapport sexuel, L'éveil d'Edoardo fait appel à notre mémoire collective, à des instants que nous avons tous vécus. L'envie de dire à l'autre qu'on l'aime, la peur d'être séparé à cause des études, le besoin de s'éloigner du cocon familial ou encore l'idée d'être constamment incompris. Sans jouer la carte de l'originalité quant aux tailles de cadres et aux mouvements de caméra, le réalisateur raconte les péripéties d'Edoardo avec beaucoup de bienveillance - voire d'amour. Cet adolescent mal dans sa peau, c'est un peu chacun de nous !

Sans se lancer dans de grandes métaphores autour de la jeunesse, L'éveil d'Edoardo est une excellente comédie dramatique qui vous donnera envie d'avoir à nouveau 17 ans et/ou de partir de faire un voyage en Italie. Mentions spéciales à Matteo Creatini qui est troublant de justesse et à ces plans comiques à souhait sur ses fesses et sur un poulpe mort et violenté. Voilà un film qu'il faut voir de toute urgence !
 
wyzman

 
 
 
 

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