Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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La femme au tableau (Woman in Gold)


/ 2014

15.07.2015
 



LA FEMME QUI VALAIT UN MILLIARD






"Ce n'est que justice!"

Un papier d'or est coupé en deux avant d'être déposé soigneusement sur un tableau, le tableau de la discorde. Le film s'ouvre sur la fabrication de La femme en or de Klint ainsi que sur son modèle. "Je m'inquiète pour le futur" dit-elle. Annonce d'une suite funeste pour sa famille et son pays avec l'arrivée des nazis. Lorsque l'on fixe la peinture on y voit en effet de l'inquiétude et même de la tristesse dans ses yeux.

La femme au tableau tourne autour du procès de Maria Altmann (nièce du modèle) face à l'Autriche, entrecoupés de (trop nombreux) flashbacks teintés d'une luminosité différente. Lorsque nous sommes dans le Los Angeles de 1998 l'image est digne d'un film hollywoodien des années 90 et lorsque nous plongeons dans les épisodes de la jeunesse de notre héroïne, les images sont froides à la limite de la blancheur: clin d’œil mortuaire à la seconde guerre mondiale. Il y a une exception: les scènes où le célèbre modèle du tableau apparaît. Les couleurs y sont chaudes, dorées, pour mieux rappeler le tableau de Klint.

C'est avant tout le le combat et la persévérance d'une femme (Helen Mirren sensationnelle) face à l'injustice et à un gouvernement qui préférait s'excuser avec des mots plutôt qu'avec des actes. Inspirée d'une histoire vraie, La femme au tableau réunit un scénario bien ficelé et un duo d'acteurs talentueux: Helen Mirren, délicieuse et sans âge tant elle semble jeune d'esprit dans ce film, et Ryan Reynolds en avocat maladroit, qui brille de mille feux et paraît même plus vieux qu'elle. Physiquement et psychologiquement, ils sont opposés, voire l'inverse de ce qu'ils sont (une vieille dame et un beau jeune mec) et pourtant si bien assortis, comme harmonieux. A leurs côtés, Daniel Brühl, Max Irons et Tatiana Maslany déploient leurs talents mais héritent de rôles trop secondaires pour leur faire de l'ombre.

Tout le reste est hollywoodien: le combat judiciaire, l'attachement aux racines, le passé qui ressurgit. Le tableau est, pour le spectateur, la propriété privée d'une dame. Mais c'était aussi le joyau d'un musée, une oeuvre admirée de tous, du public comme des touristes. C'était avant tout l'oeuvre d'un grand peintre, devenue proie d'intérêts privés. Le film déroule son récit dans une grande Histoire, non sans charme. D'autant que le couple formé par Mirren et Reynolds est sensationnel et nous enflammerait presque.

PS: Petit bémol pour le contexte de tournage: voir apparaître une affiche des Gardiens de la Galaxie en plein Los Angeles de 1998 c'est carrément digne de Retour vers le futur.
 
Cynthia

 
 
 
 

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