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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Je suis mort mais j'ai des amis
Belgique / 2015
22.07.2015
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VERY BELGIAN TRIP
"C'est plus du rock que tu fais, c'est du tourisme !"
Je suis mort mais j'ai des amis : il y a dans ce titre de film à la fois une certitude ironique et aussi un doute loufoque… Bienvenue dans ce “very belgian trip”, une comédie très belge qui est en fait réalisée par deux frères français et en partie filmée au Canada ! Un groupe de joyeux lurons toujours droits dans leurs bottes malgré la cinquantaine avancée, cheveux longs et grosses barbes, continuent encore et toujours de jouer du gros rock dans des petites salles. Monter faire quelques concerts, descendre quelques bières, et continuer, c’est leur style de vie ensemble depuis des années. Ils reçoivent la proposition miraculeuse de réaliser leur rêve de faire quelques concerts lors d’une petite tournée aux Etats-Unis au même moment où se produit la situation catastrophique de la mort du chanteur… Ils vont quand-même entreprendre un voyage qui sera imprévisible.
« rien à foutre du deuil, je suis contre. »
Le film est porté par un esprit de ‘belgitude’ communicatif, il a d’ailleurs été écrit pour réunir à l’écran les deux Belges Bouli Lanners et Wim Willaert. Leurs allures d’ours râleurs laissent voir aussi leur cœur de nounours sensible.
On fait connaissance avec le groupe justement en train de jouer pendant un concert (du rock un peu dans la lignée de Triggerfinger), suivi d’une pause bières et frites avant de repartir en camionnette. On sait que la complicité qui les réunit remonte à des dizaines d’années, et quand le chanteur meurt (la crise cardiaque la plus tragiquement drôle du monde), c’est le choc et le déni pour la bande. En sa mémoire, les potes décident de récupérer ses cendres et d’aller quand-même faire le voyage aux Etats-Unis où le groupe devait jouer quelques concerts. Surprise : dans son appartement, il y a un jeune homme très différent d’eux (militaire, arabe, gay) qu’ils découvrent être le compagnon caché de leur ami décédé, et qui aussi veut une part des cendres. Et les voila presque tous dans un avion qui sera dévié vers le Canada…
Je suis mort mais j'ai des amis est un film sur l’amitié et sur la famille que l’on s’est choisie. Autour du duo vedette Bouli Lanners et Wim Willaert, qui vont devenir un trio avec Lyès Salem, l’histoire fait graviter le temps de plusieurs séquences d’autres personnages forts en gueule comme Serge Riaboukine, Jacky Lambert, Eddy Leduc (une révélation comique), une femme innue (une tribu d’une province canadiene), et même l’homme le plus malchanceux du monde (le cinquième Beatles). Avec une telle galerie de portraits chaque scène est propice à un gag d’humour léger ou grave. C’est les péripéties d’un groupe de rock qui doit aller à Los Angeles et qui n'y arrivera jamais, des cendres d’un mort qui seront transportées et dispersées n’importe comment, de disputes et de réconciliations, de vieux ados qui vont grandir le temps de quelques jours hautement chaotiques... Rock 'n roll, quoi.
kristofy
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