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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Sur la ligne (Fair Play)
République tchèque / 2014
05.08.2015
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UNFAIR PLAY
"Si ça lui fait du mal, ne lui en donnez pas."
Primé au Arras Film Festival en novembre dernier, Sur la ligne d’Andrea Sedláčková s’inscrit dans la lignée de films récents revenant sur la période communiste en Europe de l’Est. Ici, la réalisatrice utilise un fait historique avéré (le dopage des athlètes) pour reconstituer l’atmosphère quotidienne des dictatures communistes des années 80 et raconter les dilemmes moraux auxquels étaient couramment confrontés les habitants.
Elle imagine ainsi une mère et une fille aux prises avec différentes formes de loyauté incompatibles : familiale, sportive, politique, patriotique, amicale… et l’absolue nécessité de choisir un camp, même malgré soi. Le film observe avec finesse la manière dont le seul contexte politique suffit à placer les personnages dans des situations inextricables et sans issue. Entre cas de conscience, désir d’émancipation et risques mesurés, les deux héroïnes ont une marge de manœuvre limitée pour s’affranchir du climat d’oppression qui les enserre.
Pour rendre palpable ce quotidien anxiogène, Andrea Sedláčková utilise des scènes courtes et assez découpées, presque vidées de toutes substances, où un regard suffit parfois à marquer le malaise ou l’angoisse. La réalisatrice utilise également toute l’imagerie cinématographique propre à la mise en scène de l’Europe communiste : images ternes, narration austère, mise en scène sobre, souffle paranoïaque.
La construction dramatique, elle, reste assez classique, voire convenue, notamment dans son rythme, son montage et ses rebondissements. Ainsi, certains éléments scénaristiques semblent un peu trop propices, plus destinés à faire (artificiellement) avancer l’intrigue qu’à rendre le récit vraiment crédible. Même chose dans l’écriture du personnage féminin principal dont la naïveté angélique finit par être embarrassante.
Avec ses maladresses d’une part et la force de son témoignage de l’autre, Sur la ligne est le prototype du film inégal qui vaut malgré tout pour son intérêt historique. A défaut de séduire formellement les cinéphiles, il est en effet suffisamment consensuel pour plaire à un vaste public, et peut-être même avoir un usage pédagogique non négligeable. MpM
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