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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Une famille à louer
France / 2015
19.08.2015
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LES SENTIMENTS ANONYMES
"- Nous, on ne va pas faire l’amour, hein ?
- Ce n’est pas dans le contrat, non."
Sur une idée de départ assez loufoque, Jean-Pierre Améris imagine une comédie romantique mâtinée de satire sociale, où le choc entre un homme aussi riche que coincé et une famille aussi modeste que délurée génère une source presque inépuisable de gags. Entre les contrastes de comportements, langages et habitudes, et les quiproquos induits pas la situation, le ton général du film se situe clairement dans la farce bon enfant, plus soucieuse de provoquer le rire que de proposer une étude de cas sociologique.
Les personnages sont de toute façon trop stéréotypés pour que leurs rapports soient autre chose qu’une longue succession d’oppositions binaires : il aime l’ordre, elle est bordélique ; elle aime les pique-niques en famille, il veut aller au musée ; elle fait la fête la nuit, il préfère lire des livres d’astrophysique… On notera, et c’est bien un peu là que le bât blesse, que les centres d’intérêt du personnage masculin, issu d’un milieu favorisé, sont systématiquement plus intellectuels que ceux du personnage féminin qui vient d’une famille prolétaire. Le reste est à peu près du même acabit, jouant systématiquement sur la carte du pauvre peu cultivé (qui a besoin d’être guidé) et du riche qui vit en dehors des réalités (et endosse à la perfection le rôle du guide).
D'une manière générale, on est déçu par le peu de soin apporté à l’écriture du film qui aligne les situations factices et les rebondissements poussifs. Même si on sait d’emblée à quel happy end nous conduit l’intrigue, les scénaristes auraient pu soigner un peu mieux le cheminement pour y parvenir. Là, c’est une suite d’événements tantôt téléphonés, tantôt tirés par les cheveux, et de sentiments amoureux qui jouent aux montagnes russes. Comme si quelqu'un passait tout le film à effeuiller une marguerite sur l’air de "elle l’aime, elle ne l’aime plus".
Côté casting, ce n’est guère plus folichon : Benoit Poelvoorde et Virginie Effira en font des tonnes, chacun dans son registre, et le merveilleux François Morel est réduit à quelques répliques et mimiques fugaces. On aimerait rire, ou au moins sourire, mais on ne peut s’empêcher de consulter sa montre en baillant discrètement. C’est souvent comme ça, avec la famille : louée, imposée ou même choisie, elle peut parfois être plus pesante que divertissante.
MpM
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