Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Les 4 Fantastiques


USA / 2014

05.08.2015
 



High School Marvel






"- Il va falloir se trouver un nom...
- Deux mecs, une fille et une chose !"



Entre Batman, Spiderman ou encore prochainement Ghostsbusters, depuis quelques (trop nombreuses) années, Hollywood rime avec reboot. Le septième art dépoussière les grands classiques du "boum pan pan" et autres films coups de poings pour le grand plaisir des spectateurs (ou du portefeuille des producteurs). Les 4 fantastiques n'échappent donc pas à la règle avec ce reboot des célèbres héros Marvel. Un nouveau casting regroupant la jeunesse et les meilleurs espoirs américains sont au rendez-vous : Miles Teller que l'on s'arrache depuis Whiplash, Kate Mara qui se rapproche de plus en plus du succès de sa petite sœur Rooney, Michael B. Jordan qui même sans flammes brille de mille feux et Jamie Bell que l'on ne présente plus... le tout illustré par une version 2.0 et teenager de l'histoire.
Pour la énième fois, on rappelle que Johnny et Susan Storm sont adoptés, contrairement à l'histoire de base. Les mauvaises langues n'ont pas cessé de critiquer le fait que la Torche soit incarnée par un acteur noir... n'y a-t-il pas des choses plus importantes dans ce reboot?


Par rapport à son prédécesseur cinématographique, il n'y a pas que les liens du sang qui en ont pris un coup. Les petites blagues de la Torche sont présentes mais pas lourdingues, il n'y a pas de situations cocasses ou humoristiques à la (triste) façon de l'enterrement de vie de garçon de Red Richards/Mr Fantastic dans le second volet de la première version, il n'y a pas non plus de taquineries à répétitions entre La Chose et La Torche... et pour tout cela, nous remercions le réalisateur!
Vous l'aurez compris, ce reboot est bien plus noir que son ancêtre. Nous retrouvons très nettement la patte de Josh Trank, qui nous avait déjà plongé en plein bad trip super-héros avec Chronicles. Dans Les 4 fantastiques nous nageons en pleine empathie douloureuse, en particulier lorsque nous voyons un Michael B. Jordan agonisant sous les flammes, un Jamie Bell implorant de l'aide ou encore un Miles Teller étiré au max et souffrant le martyre (puissant). Avoir des pouvoirs c'est super mais ça fait mal, semblent nous dire les interprètes talentueux de ce film. Oui... mais encore?


Bien que les acteurs soient à l'image des héros qu'ils incarnent (doués et "fantastiques"), l'action a du mal à trouver sa place au sein du film, au profit de longs échanges scientifiques un brin inutiles et de scènes non approfondies. Au moment où l'action se fait (enfin) sentir, elle est bâclée en quelques coups de poings dans les bois. Bâcler semble d'ailleurs être le maître mot du film: Susan Storm devient "génétiquement modifiée" de manière incohérente et en une seconde top chrono, Red Richards a un nouveau pouvoir, celui de se raser et de se laver rien qu'en passant une porte, et la bataille finale dure aussi longtemps que des vêtements sur le corps de Miley Cyrus. À croire que le chef monteur était pressé de partir en vacances!

Séduire tous les publics


Nous avons pourtant aimé le concept du passage à la vie active parfois difficile ("Tu n'es qu'à 40 minutes de moi Ben... et puis c'est pour le boulot!"), nous avons été émerveillés par les effets spéciaux (brillants), nous avons été plus que stimulés par ce petit côté indé dans le jeu des acteurs et nous avons apprécié ce coup de frais et de jeune sur le film (allusion à instagram, un joli selfie pour Red Richards), mais cela ne suffit pas. Même avec son casting quatre étoiles, la magie n'opère pas comme nous aurions pu espérer.

Le scénario, d'une extrême platitude, donne l'impression d'avoir voulu multiplier les genres pour séduire tous les publics : teenage movie avec les séquences introductives, montée d'adrénaline façon Fast and furious avec une course de voiture pour le moins inutile, voyage spatial avec la découverte d'une planète inconnue, dénonciation des expérimentations humaines avec la 2e partie du film... Il ne manque ni le mélo (sacrifice traditionnel des personnages secondaires), ni même la séquence geek (comment retrouver un individu sur sept milliards en pianotant sur un ordinateur). Du coup, on s'étonne de l'absence de romance naissante entre les personnages (peut-être pour justifier la réputation du film d'être plus "sombre" et "torturé" que les précédents ?)

Quoi qu'il en soit, entre chaque "clin d'oeil", il ne se passe pas grand chose, à l'exception de différents spectacles pyrotechniques accompagnés d'une musique tonitruante, en alternance avec des réflexions hautement philosophiques comme "c'est à la nouvelle génération de corriger les erreurs de la génération précédente" ou "on est plus fort quand on agit à plusieurs". Soit un festival de platitudes et de stéréotypes qui, certes, donne un meilleur film que les deux précédents réunis (ce n'était pas difficile), mais ne parvient pas vraiment à captiver le spectateur non pré-pubère.


Rester à la surface des personnages et de l'action pour raconter en long et en large une genèse que nous connaissons par cœur (comment sont nés les quatre fantastiques) était probablement une grave erreur stratégique qui contribue pas mal à gâcher le potentiel du film. Espérons que la suite (prévue pour 2017) soit moins terre à terre que ce prologue de presque deux heures.
 
Cynthia

 
 
 
 

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