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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Ricki and the Flash
USA / 2015
02.09.2015
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Maman, mode d'emploi
"Le cœur n'est pas comme un steak! Le cœur c'est comme un burger...tu peux le laisser longtemps il sera encore bon!"
Tout commence par le talon glam/rock de Meryl Streep, sa voix rocailleuse et une bonne blague "J'adore mon pays même s'il est mal dirigé (se retourne vers l'un de son musicien qui est noir) le prend pas mal hein?!"
Ricki and The flash donne le ton dès les premières minutes: humour, musique rock et une Meryl légendaire totalement déjantée et sarcastique comme au temps de La mort vous va si bien. Aux côtés de cette maman délurée, sa propre fille (Mamie Gummer) dépressive, talentueuse et lumineuse même coiffée d'une choucroute grasse et collante (symbole du laissé/aller après une rupture). Après avoir brillé par son absence, la super mama rock va se rapprocher de cette dernière tout en renouant avec son ex-mari (Kevin Kline, radieux) et ses deux garçons à l'antipode l'un de l'autre. Adam est gay au grand regret de sa mère ("tu fais genre la maman rockeuse et cool mais tu as voté deux fois pour Bush!"), tandis que Josh (Sebastian Stan, certifié sexy et véritable explosif pour les ovaires et les testicules) est le parfait stéréotype américain: beau, bientôt marié et bon fils.
Ajoutons à cette salad bowl déjà bien pimentée la nouvelle femme de son ex-mari, une parfaite housewive (ménagère, cuisinière, belle et gentille) et vous obtiendrez un cocktail brûlant mais alléchant qui s'illustre à la perfection lors d'un dîner dont la plupart de ces protagonistes vident leurs sacs et se jettent des horreurs à la figure.
Bien que le film évoque les déboires amoureux de Julie ainsi que la musique de Linda aka Ricki, le sujet de ce long-métrage n'est autre que la relation mère-enfant de nos jours. Terminé la maman qui fait des bons gâteaux en tablier à carreaux et qui dorlote ses rejetons en fredonnant une chanson, la maman d'aujourd'hui pense à elle en premier. Ricki avait un rêve (devenir une rock star) alors elle a tout plaqué pour le réaliser. "Mick Jagger à sept enfants de quatre femmes différentes, il n'a élevé aucun de ses gamins et personne ne dit rien parce que c'est un mec!" Son choix a changé sa vie (elle travaille dans une grande surface afin d'arrondir ses fins de mois) et celle de ses enfants qui ont grandi loin de leur maman. Mais doit-on arrêter de vivre après avoir donné la vie?
Linda n'en est pas moins une mère qui aime ses enfants malgré ses choix controversés. Elle traverse les USA pour remonter le moral à sa fille au bord du suicide et double ses efforts à son arrivée (coiffeur, manicure, marijuana...) tout en restant la même: une maman funkie et moderne.
Ricki and The flash est donc une aventure humaine remettant en question les fondements de la famille parfaite et irréelle que la société nous impose depuis l'après-guerre avec ce qu'il faut d'humour et d'émotion.
Cynthia
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