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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Jamais Entre Amis (Sleeping with Other People)
USA / 2015
09.09.2015
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PASSAGE À L'ACTE
J'ai envie de te sauter!
Jamais Entre Amis c'est comme une relation sexuelle précipitée avec un ancien pote de lycée: torride au départ, parfois prenant et souvent trop long. Limite gênant après le coït.
Les préliminaires
Tout commence avec passion et déconvenue. Deux personnages, que tout oppose, se rencontrent, goûtent au plaisir de la chair avant de se quitter. Douze ans plus tard, le destin s'en mêle et il se revoit par hasard dans un endroit inattendu. Ça nous rappelle Quand Harry rencontre Sally, mais entre temps, le charme a disparu et on parle sexualité plus crûment. Tel le doigté d'un homme viril et poilu sur la poitrine frêle et fragile d'une jeune vierge effarouchée, l'action se met en place lentement...mais sûrement.
L'acte
Au fur et à mesure, le film (porté par une douce Alison Brie et un sexy Jason Sudeikis) se fait de plus en plus intense. Les scènes enchaînent des va-et-vient plaisants dans notre esprit à travers le rire, le pathos (les crises d'angoisses perpétuelles du personnage principal) et les situations loufoques. On frissonne lorsque Jake apprend à Lainey à se masturber avec le trou d'une bouteille vide (les mecs, retenez bien la leçon du "Dirty DJ" vos copines vous remercieront), puis la pression retombe avec les personnages secondaires (lourdingues). Zut...nous étions à deux doigts de l'orgasme!
Cependant, alors que l'ennui s'est fait sentir, l'excitation revient avec la tendresse de ce couple qui n'en est pas un: "Je t'aime gratuitement!". Nous retombons sous le charme, notre cœur palpite avant de s'emballer dans une joie, qui, hélas, est éphémère et va nous frustrer.
L'après
L'humour, l'amour et l'alchimie auraient pu conduire Jamais Entre Amis à passer un bon moment sans se prendre la tête... Mais la réalisatrice de Bachelorette, sorte d'American Pie au féminin, c'est dire le niveau, ne parvient pas encore à la qualité d'écriture d'un Judd Apatow. Et que dire de la morale où le sexe ne peut être qu'une grande éclate avec un compagnon aimé et fidèle? Etre dépendant du sexe c'est mal si on est, en plus, volage. Encore faut-il éviter les clichés sur le couple, l'amour, les sentiments, l'hystérie, et cette nécessité de vouloir absolument précipiter les scènes pour croire qu'on créé du rythme. Tout cela manque de subversion, et semble un kama-sutra bien sage, façon Sex and the City, version judéo-chrétienne. Au moins quand Sally simulait un orgasme dans un restaurant devant Harry, il y avait un sens de la chute. Ici, femme qui rit, tombe de son lit. Cynthia
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