Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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The Program


Royaume Uni / 2015

16.09.2015
 



LE PRIX À PAYER





«- Je ne veux plus jamais frôler la défaite.>»

Avec les premières images, on a voulu croire que Stephen Frears allait nous surprendre en filmant l’ascension de Lance Armstrong : le coureur grimpe sur des lacets bitumés, la caméra oblique comme un cycliste qui tangue en danseuse, le son des roues se confond progressivement avec l’expiration de l’effort et les battements du cœur. On sent le cinéaste inspiré lors de cette séquence.

Mais Frears est piégé par deux obstacles : vouloir raconter la vie d’un champion, de sa gloire à sa déchéance, en dramatisant les enjeux, soulignant les zones d’ombre, en ne manquant aucune étape importante. Mais jamais il ne montre ou cherche à nous faire comprendre la psychologie du personnage ou les raisons de ses choix, hormis la rage de vaincre, à tout prix. L’autre écueil est plus factuel. En donnant le beau rôle à David Walsh et aux enquêteurs américains, le scénario omet complètement l’enquête française et le co-auteur des livres de Walsh, Pierre Ballester. Cela laisse comme un sentiment d’inexactitude.

Si le film n’est donc pas complètement honnête, il n’en demeure pas moins très sincère. Et Lance Armstrong est filmé sans trop de concessions. Le mythe en prend pour son grade, et pas seulement à cause de ce « programme » de dopage. L’ultime image illustre d’ailleurs le vide abyssal devant lequel finit ce sportif qui a successivement tout gagné puis tout perdu.

Dans ce déroulé assez classique, le cinéaste britannique livre quand même quelques éclats. Parfois drôle, The Program est un drame presque léger, axé comme un thriller,, malgré les sujets qu’il aborde. Cette histoire de sang, celui qu’on crache à cause des métastases qui vont le castrer, celui qu’on booste avec des sales produits, aurait pu d’ailleurs donner une dialectiques passionnante entre sport et science, la chimio qui sauve et la chimie qui fait gagner.
Mais Frears opte pour une autre direction : les coulisses du Tour de France, intéressantes, la relation infernale avec ses coéquipiers (et Judas parmi eux), ou encore cette impunité qui semble habiter le « héros ». Car c’est bien cela le plus sidérant : lucide sur lui-même, Armstrong ne ressent aucune culpabilité pour ses actes et ses mensonges. Cela rend son histoire presque amorale.

Il y a du nerf et quelques jolies scènes, notamment quand le cinéaste sort des sentiers battus et cherchent un hors-piste casse-gueule pour donner une dimension plus allégorique à son récit. Cela ne suffit pas à gagner son tour de force. Mais au moins le contre-la-montre est réussit. Qu’on aime ou pas la pédale, on ne s’ennuie pas.
 
vincy

 
 
 
 

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