Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Agents très spéciaux - Code U.N.C.L.E (The Man from UNCLE)


USA / 2015

16.09.15
 



QUAND HENRY RENCONTRE ARMIE





"Je suis au régime. Je n'avale que du champagne et du caviar depuis trois semaines !"

En voyant les affiches et les différentes bandes annonces d'Agents très spéciaux - Code U.N.C.L.E, l'envie de crier "Encore une comédie d'espionnage !" s'empare de nous. Parce que l'on a déjà eu droit à Kingsman et Spy quelques mois plus tôt, on se dit que le genre est en train d'éclore (ou de saturer les écrans). Plus encore, après les propos de Steven Spielberg annonçant la fin à venir des films de super-héros, on aimerait qu'il annonce dans la foulée celle des comédies d'espionnage. Alors que Kingsman nous avait complètement enchanté, Spy nous avait fait rire à coups de blagues salaces voire carrément trash.

Du coup, qu'attendre du nouveau film de Guy Ritchie ? Car après les deux bons Sherlock Holmes et avant l'énième reboot du Roi Arthur, l'Anglais n'a rien trouvé de mieux que d'adapter une vieille série d'espionnage diffusée sur NBC dans les années 1960. Avec un titre à rallonge et des gimmicks sur-employés (jolies filles, jolis garçons, course-poursuites folles, accents à couper au couteau), le réalisateur de Snatch ennuie plus qu'il ne divertit. Alors non, son histoire d'agents de la CIA et du KGB contraints de bosser ensemble ne nous a pas convaincus du tout.

Les plus enthousiastes d'entre nous diront que l'on passe un bon moment à rêvasser lors des plans d'Alicia Vikander (Ex Machina). Les autres ne se voileront pas la face et diront les choses simplement. Dans Agents très spéciaux - Code U.N.C.L.E, Henry Cavill (Man of Steel) joue les Robert Downey Jr plus jeune, plus charmant et plus sexy tandis que Armie Hammer est la caution "psychologie" et "fou rire". Psychologie car le réalisateur-scénariste tente en vain de façonner un background sombre et triste au personnage et fou rire car son accent fait mal au cœur et aux oreilles à la fois.

Était-ce trop dur d'engager un acteur aux vraies origines russes ? Les 75 millions de dollars de budget sont-ils vraiment allés dans les effets spéciaux ? Nous posons la question. Si l'acteur que l'on a vu dans The Social Network et J. Edgar s'en sort plutôt bien, force est de constater que son personnage est mal développé, mal amené. A tel point que l'alchimie désirée entre Alicia Vikander et lui n'existe pas et que l'on attend simplement que tout cela cesse.

Alors non, Agents très spéciaux - Code U.N.C.L.E n'est pas un ratage complet, simplement un film qui s'oublie vite. Très vite même. Nous pourrions évoquer une bande originale entraînante, mais ce serait vous mentir. Nous pourrions mentionner les cascades à couper le souffle, mais ce serait nous fourvoyer. Une seule option s'offre alors à nous : être honnêtes. Agents très spéciaux - Code U.N.C.L.E, c'est 1h57 de belles paroles (souvent lancées par Henry Cavill). 1h57 de blagues pince-sans-rire. 1h57 de plans entassés les uns sur les autres. 1h57 de bruits parasites et sans intérêt. Vous l'aurez donc compris, cette semaine, Guy Ritchie est passé à côté de son film, signant juste un produit dans l'air du temps, sans réelle marque de fabrique.
 
wyzman

 
 
 
 

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