Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Mune Le gardien de la lune


France / 2015

14.10.2015
 



LES GARDIENS DE NOTRE GALAXIE





«- Vire ton haleine puante de mon nez».

L’animation permet toutes les audaces et les allégories. Mune, le gardien de la lune en est la parfaite illustration, croisant à la fois l’univers fantasy d’Avatar, les influences de l’anime japonaise et l’héritage des Enfants de la pluie, dessin animé de MK2 et Praxinos réalisé par Philippe Leclerc en 2002. Benoît Philippon et Alexandre Heboyan nous emmènent dans un monde qui mélange préhistoire et légende mystique, conte onirique et aventure fantastique. Le film est finalement le croisement de deux scénaristes et deux réalisateurs que tout opposent a priori. Philippon a réalisé Lullaby, un drame anglais romantique. Heboyan a été animateur sur Azur et Asmar et deux productions DreamWorks. Jacques Fansten, co-scénariste du film, a collaboré sur les scripts de films comme Au bonheur des ogres et Papa ou maman.

Leur fable (en 3D, à l’exception des séquences de rêves) parvient à nous emporter dans cette épopée où, classiquement, les forces des ténèbres menacent l’équilibre mondial, soit le jour et la nuit.
La lune symbolise le monde des rêves quand le soleil est synonyme de saisons et de vies. Chacun des deux peuples a son gardien : ils cohabitent sans jamais se croiser. Il y a une exception, ces êtres du crépuscule et de l’aube, entre chiens et loups, qui ne peuvent pas être exposés au soleil (sinon ils fondent) et se statufient dans le froid de la nuit. Mune est peuplé de créatures étranges. Mais davantage que les personnages, ce qui épate le plus ce sont les trouvailles du film : ces deux astres tirés de la terre par des monstres géants, cette population de cire, la manière dont les gardiens meurent, les plus adorables araignées de l’histoire du cinéma qui tissent le fil rattaché à la lune ou encore ces passages dans le monde des rêves qui rappellent la traversée périlleuse dans Vice-Versa quand la 3D se mue en arts de plus en plus abstrait.

Pour le reste, le scénario est assez classique et repose sur un antagonisme déjà vu entre un gardien arrogant et prédestiné à son rôle et un autre maladroit et choisi contre son gré. De gaffes en fautes, d’incompréhensions en catastrophes, les deux vont devoir s’allier pour remettre de l’ordre dans leur bazar. Car la lune a été décrochée jusqu’à finir en cendres et le soleil s’éteint se transformant en roc froid. Le méchant des ténèbres a des airs de Sfar dans le Roi Lion, accompagné de deux « lutins » pas vraiment formés pour être de sales méchants. Il faut ajouter les serpents maléfiques qui ont la capacité de métamorphoser le plus bon des hommes en vile monstre. Cela permettra une jolie scène à la Miyazaki…

C’est divertissant et grand public, séduisant et jamais ennuyeux. Il n’y a pas de messages particuliers, sinon qu’il faut de tout pour faire ce monde : la force, la malice et l’intelligence. La fin s’offre un joli moment d’émotion, avec une part sacrificielle puis une grosse dose d’amour. On peut cependant ne pas être complètement conquis par l’univers graphique , plus spectaculaire que poétique, ou trouver le récit trop convenu. Mais au moins, le « délire » tient la route et le scénario ne sort jamais de la piste. Laissez vous guidés par Mune, Sohone et Cire, le voyage vaut le détour.
 
vincy

 
 
 
 

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