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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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The Walk: Rêver plus haut (The Walk)
USA / 2015
28.10.2015
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SUPER WALK OF FAME
"On ne peut pas mentir sur scène, le public sait tout ce que l'on a dans le cœur."
Trois ans après l'excellent Flight, le réalisateur américain Robert Zemeckis revient avec The Walk, drame biographique sous haute tension. Dans celui-ci, il nous raconte comment le funambule français Philippe Petit tente le coup du siècle : traverser illégalement le sommet des deux tours du World Trade Center en 1974. Et c'est une véritable réussite ! Humour, émotion et séquences choc se croisent pour donner un résultat à la hauteur de nos attentes.
Un artiste pas comme les autres
Comme bon nombre de biopics, The Walk commence avec une voix-off, celle d'un narrateur très inspiré. Mais dès lors, les choses prennent une tournure intéressante. C'est Philippe Petit (incarné par un magnifique Joseph Gordon-Levitt) qui va nous raconter sa propre histoire, nous faisant part de ses réflexions a posteriori. Et force est de reconnaître que cela marche. Entre sa rencontre avec la belle Annie (Charlotte Le Bon) et la réussite de son plan, en passant par la composition de son équipe de bras cassés, Philippe Petit nous fait découvrir son monde et ne cesse de nous faire rire. Anecdotes pittoresques, scènes cocasses, esprit qui flanche, The Walk ne nous épargne rien du processus de création artistique et de l'artiste en soi.
Car c'est bien ce que Philippe Petit est : un artiste, qui joue sa vie sur le fil. Nous pourrions dire que c'est un homme formé par le cirque et qui a de l'ambition mais ce ne serait pas suffisant. Non, Philippe Petit est un artiste et parce que c'est ce qu'il est, il y a des moments où le spectateur le suit et le comprend et d'autres où il finit perdu. Avec l'aide de Christopher Browne, Robert Zemeckis parvient à retranscrire tout cela au niveau du scénario mais également à l'écran. Le livre de Philippe Petit dont ils se sont inspirés n'a jamais été traduit en France mais les exploits de ce funambule ont toujours fasciné les Américains, gourmands en spectacle et en records. Philippe Petit est ambitieux et passionné - mais la limite avec la folie n'est jamais loin. Et dans ce rôle, Joseph Gordon-Levitt impressionne encore et toujours.
Une œuvre pas comme les autres
Techniquement, il n'y a (presque) rien à redire. Avec un budget de "seulement" 35 millions de dollars, le réalisateur de Retour vers le futur et Forrest Gump parvient à mettre en image un divertissement bien plus que divertissant. A la fois dramatique (le rêve de Petit pourrait causer sa mort) et drôle (les personnages secondaires mériteraient des spin-off), The Walk est un ravissement pour les yeux. Grâce à des effets numériques précis, ce blockbuster d'auteur et en hauteur fait partie de ces quelques films qui méritent d'êtres vus en 3D - voire carrément en IMAX 3D. Oui, oui, vous avez bien lu. Attention cependant: les sensations de vertige seront physiquement éprouvantes pour certains. Car, c'est là que Zemeckis réussit son "coup": nous donner le vertige.
Pendant toute sa première partie, le film nous fait entrevoir les multiples intérêts de la 3D et c'est dans la seconde qu'il prend littéralement son envol et que, scotchés à nos sièges, nous assistons aux acrobaties aériennes de Philippe Petit. L'immersion est totale. Bien évidemment, il y a un ou deux plans qui font tiquer. Mais après 2h03 de rires et de frissons, et si on met à part le Paris caricatural à la Amélie Poulain tout ce que l'on retient, c'est que The Walk mérite son titre de claque visuelle. Passé son scénario un chouïa classique, le nouveau film de Robert Zemeckis se révèle encore plus intense et personnel que le précédent (Flight). En expert vétéran des effets spéciaux et en conteur élevé à l'école Spielberg, le cinéaste, sans réaliser un chef d'oeuvre, parvient à atteindre les sommets du blockbuster hollywoodien avec, comme pour Seul sur mMars, ce mélange de défi, de dérision, de drame et d'aventure solitaire en terrain hostile. pas besoin d'aller à des millions de kilomètres: ici, il suffit de quelques centaines de mètres au dessus du vide. wyzman
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