|
Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
|
|
|
|
|
Crazy Amy (Trainwreck)
USA / 2015
18.11.2015
|
|
|
|
|
|
LA REVANCHE D'UNE BLONDE
"Vous êtes fine sans être cérébrale, relativement jolie sans être une beauté. Bref, vous n'êtes pas intimidante."
Trois ans après 40 ans : Mode d'emploi, Judd Apatow repasse derrière la caméra avec Crazy Amy, la comédie dramatique que l'on ne saurait trop vous recommander. Portée par l'actrice de stand-up Amy Schumer, Crazy Amy est une de ces petites merveilles du cinéma américain que l'on adore, qui nous font rire aux éclats et réfléchir à la fois. Attention, ce film est à ne pas rater et fera du bien à ceux qui voietn la vie en noir.
Naissance d'un duo de stars
Le film suit les péripéties alcoolisées d'Amy, sympathique trentenaire, journaliste dans un magazine masculin. Accro aux soirées et aux coups d'un soir, Amy a adopté le mantra de son père qui veut que "la monogamie n'est pas réaliste" mais fréquente de manière régulière Steven, un addict au fitness. Le jour où sa boss, Dianna, lui confie l'écriture d'un article sur un médecin du sport, Aaron, Amy découvre les joies de la vie en couple. Avec un tel pitch, Crazy Amy pourrait s'apparenter à n'importe quelle comédie romantique. Mais ce n'est pas le cas. Parce que le personnage principal est une femme fière de sa sexualité, ce qui n'est pas sans rappeler les filles de la série Girls, le film de Judd Apatow déjoue chacune de nos attentes.
Alternant scènes cocasses et vrais moments de réflexion - notamment sur le deuil -, Crazy Amy dresse un portrait au vitriol des relations amoureuses d'aujourd'hui. A travers les différents garçons qu'Amy croise, le spectateur a la possibilité d'être en totale empathie avec l'héroïne ou ses prétendants éconduits. Du mauvais coup qui donne envie de s'endormir pendant l'acte à l'amoureux transi dès la première nuit en passant par l'homosexuel refoulé, Crazy Amy s'amuse des garçons de notre époque pour porter aux nues le talent de son interprète principale, la géniale Amy Schumer. Et si Judd Apatow maîtrise parfaitement sa réalisation, c'est à elle que l'on doit la clarté et la pertinence du scénario. Car il faut le dire, ce dernier est génial. Les dialogues sont bien ficelés, les gags sont hilarants et aucun personnage n'est laissé de côté.
All-star game
Parce que les deux auteurs du film ont un réseau extrêmement large, Crazy Amy est marqué des caméos brillants et des acteurs dans des rôles à contre-emploi. On pense notamment à Tilda Swinton (Only Lovers Left Alive) qui excelle dans son rôle de rédactrice en chef tyrannique et cynique, pendant que Bill Hader (22 Jump Street) s'avère particulièrement adorable en médecin sportif et qu'Ezra Miller (We Need to Talk About Kevin) joue parfaitement le stagiaire fan de sexe brutal. Et comment ne pas évoquer les participations de Daniel Radcliffe (saga Harry Potter) et de John Cena (Parks and Recreation) ? Enfin, alors que l'on s'attendait à ce qu'il ne fasse qu'un petit coucou à la caméra, le basketteur de NBA LeBron James est à mourir de rire en insatiable wingman. A tel point que quand tout s'arrête, on en redemande !
Doté d'une excellente bande originale sur laquelle on retrouve Miley Cyrus, Billy Joel, Kanye West ou encore Norah Jones, Crazy Amy est le film qu'il faut aller voir avec ses amis, en famille ou entre amoureux. Incroyablement divertissantes, les 125 minutes qui le composent sont une bouffée d'air frais dont on ne saurait se passer ces jours-ci. Et si cela peut vous rassurer, notez que tous les genres, communautés, groupes sociaux ou ethniques en prennent pour leur grade dans cette comédie dramatique sans pareille et socialement incorrecte, brisant les conventions pour mieux subvertir le conformisme ambiant.. Comme quoi, en 2015, on peut encore rire de tout. Même d'une blonde. wyzman
|
|
|