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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Au Cœur de l'Océan (In The Heart of the Sea)
USA / 2015
09.12.2015
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MOBY VERIDIQUE
"Jadis, les marins craignaient de chuter aux confins de la Terre. Mais nous allions aux confins de la raison."
Pour son 23ème long-métrage, le réalisateur Ron Howard, habitué aux histoires vraies, s'est emparé du mythe de Moby Dick pour en faire une épopée bourrée d'effets spéciaux et pas si bête que ça. Entre espoir de rentrer et peur de mourir, Au Cœur de l'Océan devrait plaire.
Man vs man
Lorsque le baleinier Essex quitte la Nouvelle-Angleterre, tout le monde s'attend à ce qu'il revienne quelques mois plus tard avec plus de graisse de baleine qu'il n'en faut. Seulement voilà, les tensions entre le capitaine George Pollard et son second Owen Chase vont avoir raison du navire et de la vie de bon nombre de membres d'équipage. Et bien que l'on apprécie tous les effets spéciaux et la queue impressionnante du cachalot que l'on ne présente plus, le principal intérêt d'Au Cœur de l'Océan réside finalement dans l'opposition qui est faite entre les deux hommes. Le premier est incarné par un Benjamin Walker enfin mis en avant tandis que le second, Chris Hemsworth, parvient à dépasser son simple statut de dieu asgardien.
Devant gérer la pression liée à son patronyme, Pollard fait son possible pour prouver à son équipage qu'il peut être un bon capitaine, alors même que Chase ne cesse de vanter son expérience personnelle. Se disputant sans cesse le contrôle du navire, bon nombre de mats finissent à l'eau suite à de mauvaises décisions et un manque de communication qui ne se résout que dans la douleur. En plus de raconter la manière dont l'Essex finit en morceaux, Au Cœur de l'Océan fait la part belle à l'expérience humaine. Censée se dérouler en 1820, l'histoire du film dresse un portrait sans fard de ceux que l'on perçoit comme les hommes de l'époque. Parfois grossiers et indécents, mais au sens de l'honneur plus que visible ! Présenté comme une énorme troupe, une adorable colonie de vacances, c'est finalement avec une petite larme à l'œil que l'on voit l'équipage mourir à petit feu, sombrer dans la folie et se résigner au cannibalisme.
Entièrement raconté par Thomas Nickerson, un jeune mousse au moment des faits, le nouveau film de Ron Howard n'est pas sans rappeler Titanic, une autre œuvre traitant de naufrage et de morts en masse. Campé par Tom Holland, le prochain Spider-Man, le personnage de Thomas Nickerson prend en épaisseur à mesure que le film se déroule. Charismatique et attachant, Nickerson devient sans que l'on ne sache trop comment le véritable héros du film. Héros au fond du gouffre certes, mais héros quand même.
Spectacle à grande échelle
Bien évidemment, impossible de passer outre les scènes d'action dont le film regorge et qui, étonnamment, ne sont pas pour nous déplaire. Alors oui, depuis les Pirates des Caraïbes, les attaques de monstres marins ne nous font plus rien. Mais ici, c'est l'incompréhension entre l'homme et l'animal qui nous hante. Et ce jusqu'à la fin du film. Après avoir vu une vingtaine d'hommes perdre la vie pour de la graisse, comment ne pas penser "Tout ça pour ça ?" Malheureusement, si les plans d'ensemble sont de toute beauté, difficile de dire pareil pour ce qui est des plans plus rapprochés et en pleine mer. Les cachalots et autres baleines ont beau être numériquement parfaits, ce n'est pas le cas des vagues pendant les multiples tempêtes. La magie des effets spéciaux ne prend pas et il est évident que Chris Hemsworth n'a pas été lâché au beau milieu de l'Océan Pacifique pour traquer les cétacés ! C'est dommage.
Au Cœur de l'Océan peut (et doit) se vanter d'offrir un casting absolument magnifique dans lequel on retrouve Cillian Muprhy de The Dark Knight, Frank Dillane de Fear The Walking Dead, Ben Whishaw de Spectre et Michelle Fairley de Game of Thrones. Grâce à une caméra portée dynamique et entraînante, le spectateur finit happé dans ce road-movie marin aux confins du monde. Les amateurs de grand spectacle apprécieront tandis que les amoureux de Chris Hemsworth seront ravis. Voilà qui est dit.
wyzman
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