Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Suburra


Italie / 2015

09.12.2015
 



ROME, VILLE POURRIE





«On est tous sur la sellette»

Au croisement entre Gomorra et de Romanzo Criminale, Suburra est un de ces films noirs italiens dans l’air du temps, où le « tous pourris » sert de cadre et où la violence et l’injustice deviennent des fils conducteurs. En jouant sur un compte-à-rebours vers l’Apocalypse, le réalisateur cherche à créer une tension pour nous happer jusqu’à la révélation. Que sera cette fin du monde ? La renonciation du pape ? La démission du premier ministre ? La guerre des mafias ? Ou tout cela en même temps ?

Cette fresque crépusculaire, stylisée et parfois maniérée même, cherche une voie cinématographique plus opératique et scorsesienne, sans héros. Il y a ce qu’il faut en tragédie et « combinazione ». Bien sûr, Suburra n’a rien d’un film de Scorsese ni même d’un polar comme Romanzo Criminale qui avait ce goût âpre pour le sang. Le film de Stefano Sollima préfère s’intéresser à son récit et planter le décor. Il faut attendre la moitié du film pour que toute l’intrigue soit posée, que tous les protagonistes soient identifiés et que le carnage puisse réellement commencer.

A la fin de la première partie explicative, une tuerie dans un center commerciale enclenche la spirale infernale. Dans ce piège à rats – politiciens véreux et lâches, mafieux traditionnalistes et cruels, salaud de flic, Vatican pas net - le règlement de compte entre chacune des parties est inévitable. Et même l’agneau se transforme en loup. Il n’y a pas vraiment de morale. Chacun pour soi, et tous pour le fric. Avec ce mirage de Las Vegas à Ostie, près de Rome, les jeux d’influences et les négociations pour des pourcentages virent à la guerre larvée et aux revanches à l’ancienne.

S’il y a, d’une certaine façon, un affrontement entre le bien et le mal, le bien étant tout à fait relatif, il y aura bien une justice.
Entre impunité et arrogance, ces hors-la-loi ne sont jamais sympathiques. Sans doute un peu trop long, sans doute un peu trop concis pour nous faire entrer dans les détails de cette histoire à tiroirs, Suburra aurait mérité une vision un peu plus singulière et une forme un peu moins « western ». En cela, il ne parvient à se distinguer des autres films du genre. Mais au moins, il révèle une face sombre de l’Italie, comme un cancer inguérissable. Rien de romanesque mais sans doute pas assez clinique pour se mettre à la hauteur de ses références.
 
vincy

 
 
 
 

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