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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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La Vie très privée de Monsieur Sim
France / 2015
16.12.2015
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DESTINATION ATTEINTE
"Sim... François Sim, comme la carte!"
La dépression, ce sentiment inéluctable dans la vie de chacun et au cœur de ce film, est interprétée avec brio par un Jean-Pierre Bacri, qui, il faut bien l'avouer, a la tête de l'emploi. Pourtant, son personnage de François Sim n'est pas un dépressif habituel car il est dépressif heureux. On frôle la science-fiction dans ce descriptif, je vous l'accorde...
Si nous creusons un peu plus son caractère nous découvrons qu'il n'est pas heureux mais plutôt candide (on nage en plein Voltaire de quartier). D'un optimisme sans failles, monsieur Sim reste positif alors que sa vie est égale à un dîner aux chandelles avec une statue de cire unijambiste: nul dans tous les domaines que ce soit (il n'a pas d'amis, et sa femme vient de lui dire adieu). Ce personnage loufoque en vient même à séduire son GPS tant la solitude le gagne...
Bien qu'il ne soit entouré par personne, il est bien loin du petit timide et introverti habituel dans ce genre d'histoire. Bien au contraire, monsieur Sim adore parler aux inconnus et profite de son nouveau travail, vendeur de brosse à dents à travers la France, pour se présenter à tous ceux qui se dandinent sur son passage. On n'est pas loin d'un road movie à la manière d'Elle s'en va. Michel Leclerc y insuffle quelques rencontres pittoresques. Mais Bacri fait l'essentiel du job quand il faut sourire: son aspect décalé, pour ne pas dire déconnecté, fait merveille face à des gens rationnels et même conformistes.
Le scénario, hélas n'est pas à la hauteur du personnage. Quelques longueurs, quelques trous d'air, quelques scènes manquées ou manquantes. Et pourtant on est captivé par cet humanisme joyeux. Cet optimiste maudit touchant et drôle qu'incarne Bacri, grand sentimental, refuge atemporel, nous émeut et pourrait nous faire croire que le voyage fut extraordinaire, malgré la banalité du périple et de l'initiation. cynthia
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