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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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L'incruste - fallait pas le laisser entrer!
France / 2004
31.03.04
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LES PARASITES
"- Céline, c'est ça?
- C'est ça, comme la chanteuse."
Incrustation: apparition sur l'écran de télévision d'une image qui se superpose à la première. On pourrait paraphraser la définition du dictionnaire (ne croyez pas que le film va jusque là intellectuellement) en écrivant ceci : apparition sur l'écran de cinéma d'un comique qui se superpose à un comédien. Mais qu'allait faire Fechner dans cette galère? Il est grave qu'un vétéran de la production française se soit laissé tenter par autant de facilités. La nouvelle mode qui emploie des comiques de scène et de plateaux télé pour des navets qui n'ont rien d'hilarants devrait vite passer. Mais le spectateur devra se détourner de ces produits surgelés consommés après avoir été trop réchauffés.
L'incruste est une daube. Sans appel. Il ne mériterait même pas ces lignes, s'il était une exception. Ce qui n'est pas le cas. Il a tous les symptômes des autres conneries du même genre. Comment, donc, le producteur de La Fille sur le pont, des Amants du Pont-Neuf et de Camille Claudel a-t-il pu commettre successivement La Tour Montparnasse Infernale, Chouchou et surtout ce summum de la nullité cinématographique, L'Incruste.
On dramatise. C'est inutile. Les acteurs? Des amateurs auraient fait aussi bien, pour moins chers. Sauvons les actrices - Félix et Soral - qui donnent un supplément de chair à ce vide cérébral. Car les mâles, vedette primaires de ce film misogyne (toutes des pûtes ou des crétines) et homophobe, ne sont pas à leur avantage : cons, magouilleurs, naïfs, immatures... Ca a trente ans et ça se conduit comme des ados mal élevés.
Le scénario est évidemment indigent. Aucune profondeur, aucun rebondissement. Juste une histoire qu'un gamin de 10 ans peut écrire. On y vit de petits boulots, on rêve de grandes carrières artistiques, le travail est méprisable. A l'indifférence pour ces personnages qui n'ont rien de sympathiques, s'ajoute l'immoralité du final, où des cambriolages de bijouterie donnet le sésame pour libérer les trois "héros". Ou Zéros. On croirait des bobos régressifs, entre coups minables et glande totale. Bel exemple.
A côté Veber c'est du grand art dans la dentelle. Comment peut on faire rire avec un ahuri trop gentil et et un causeur de catastrophes naturelles plus que demeuré? ce film concentre une densité de cons au mètre carré assez impressionnante. Pourquoi glorifier cet aspect de l'humanité? Ils courts après quoi? La réussite, l'argent, le sexe... grandeur de l'Homme, et décadence.
Si la fin est un peu plus rythmée (et d'ailleurs le duo Diefenthal / Titoff fonctionne un peu mieux sur les quinze dernières minutes), la réalisation est aussi pathétique que le reste. Ce sont les deux cinéastes qui en parlent le mieux. Admirateurs de Léone, Spielberg et Marche à l'ombre (produit par Fechner), ils avouent : "Face à l'équipe technique, plus expérimentée et très pro..." "La comédie nous a poussé à placer notre caméra souvent près des comédiens, en plan assez serré, avec des champs contrechamps pour les dialogues... Rien de révolutionnaire!" C'est eux qui le disent. Ils sont lucides...
Aucune réflexion sur la responsabilité de chacun, sur la solidarité, ou même une morale quelconque sur le mensonge. La seule chose à sauver est ce regard porté, de temps en temps, sur les éboueurs, clochards, chômeurs, petits vieux...
Mais hélas, ça ne justifie pas un projet. Fechner revient à ses premières amours, les Charlots et les Bidasses. A trop plumer le public avec des comédies mal écrites, inintéressantes, plus chiantes que rigolotes, les producteurs vont détourner le public des salles de cinéma; pourquoi payer 9 euros pour voir Titoff dans un mauvais film alors que le DVD ou la télé l'ont mis en boîte depuis longtemps dans des séquences plus drôles? En fait, le pire dans ces parasites cinématographiques c'est bien l'absence affichée d'ambition artistique, cinématographique ou même comique. Purement cynique, l'objet final n'est que récupérer du fric avec des produits de "divertissement" fabriqués à la chaîne, sur des recettes équivalentes, et bâclés lors de la finition. Cela vaut pour les films de Youn (qui mérite mieux), Eric et Ramzy, ou, donc Titoff. Autant revoir Les Bronzés à la télé. vincy
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