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Macho macho man
"Tu as envie d'un géniteur mâle dominant..."
Un barbecue entre potes/collègues ouvre ce bal machiste qu'est La Fille du patron. Les hommes font cuire la viande tandis que les femmes s'occupent des mômes et servent les bières... on pourrait nager en pleine scène de convivialité stéréotypée mais cette idée est vite balayée par la suite.
Vital (Olivier Loustau), ouvrier et joueur de rugby à ses heures, rentre bourré chez lui, se fout à poil et grogne afin d'indiquer à sa femme qu'il a envie d'une bonne partie de jambes en l'air... d'un romantisme à faire pâlir un Disney ! Ne manquent plus que les peaux de bêtes et les massues pour se retrouver chez les hommes de Cro-magnon !
Alors que les hommes se comportent ainsi, leurs femmes ont la langue bien pendue et se nourrissent de ragots (!). Sauf la douce Alix (Christa Théret, lumineuse malgré le contexte) qui travaille dans l'entreprise de papa, qui est cultivée, qui rêve d'explorer le monde et qui tombe sous le charme (viril) de Vital. La Fille du patron serait-il un cliché social?
Rats des villes/Rats des champs
Les femmes ne vivent que pour l'entreprise des hommes. Du coup elles s'occupent comme elles peuvent en allant soutenir leurs maris sur le terrain de rugby comme les femmes soutenaient les rois sur le champ de bataille. Comme si cela ne suffisait pas, leur deuxième passion est de parler sur ce qui se passe un peu partout autour d'elles. Sauf la femme du black de service qui se vante à plusieurs reprises : "ma femme, je la contiens, moi!" (Marine LePen aime ça). Alix et sa meilleure amie, que l'on voit brièvement, sont plus sophistiquées (comprendre : elles viennent d'un milieu social bien plus favorisé) : elles font des études, vont bientôt partir à l'étranger et font des fêtes dans des appartements classes, #Clichés!
Dans ce melting-pot de clichés, il y a enfin l'histoire d'amour entre Alix et Vital. Elle succombe à son charme rien qu'à l'odeur (!), comme si cela suffisait pour démarrer une histoire d'amour extra-conjugale... Puis, ils font l'amour sans cesse et vivent d'amour en tentant de faire taire les mauvaises langues (des femmes)...
Si ce film part parfois dans une histoire sociale plus plaisante (et notamment l'étonnant renversement des rôles entre l'usine et le terrain de rugby, qui aurait mérité d'être mieux exploité), les clichés sont bien trop prépondérants pour que l'on y prête attention et l'ensemble vraiment trop suranné pour que l'on puisse être séduit. Un peu comme si La fille du patron avait été réalisé il y a un demi-siècle et soigneusement conservé dans la naphtaline jusqu'à aujourd'hui... Cynthia
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